Pedroni Jean-Luc

Présentation

Lorsque l’on habite au pied du ballon d’Alsace, au siècle dernier, on est sur le parcours de certains grands rallyes comme le rallye des tulipes, ou les parcours de concentration du Monte Carlo. C’est avec son papa que Jean-Luc va s’initier en spectateur au sport automobile. Il devra attendre 1983 pour être à son tour en mesure de participer en achetant neuve l’une des dernières Visa trophée disponible.

Vendue à un prix intéressant, équipée d’origine de bien des équipements de sécurité, soutenue par un trophée aux primes intéressante, la Visa a fait le bonheur de nombreux pilotes comme Jean-Luc. Connaissant Christian Anotin, il a eu l’occasion d’essayer la Visa et l’option véhicule prêt à courir correspond à son besoin. En effet son travail de conducteur d’engins de travaux publics l’amène à d’incessants déplacements et ne lui laissent guère de temps à consacrer à la préparation de la voiture.

Bien qu’il n’ait pas beaucoup de temps disponible pour reconnaître, Jean-Luc débute en faisant appel à la bonne volonté des autres concurrents pour pouvoir copier des notes, ne serait-ce que partiellement. Compte tenu du peu de temps de prise en main, les résultats sont honorables et en fin d’année, la voiture est prêtée pour être présentée à la presse en exposition. Un camion qui passait par là viendra accrocher la petite Visa sagement garée avec violence puisqu’il faudra remplacer la coque.

En 1984, Jean-Luc s’attaque à un gros morceau en s’engageant au rallye de Lorraine sans avoir pu reconnaître les spéciales du lac des Corbeaux au-dessus de La Bresse. Dans des conditions difficiles et malgré la neige, c’est avec soulagement et une certaine fierté qu’il franchit la ligne d’arrivée en 61ème position. La fin de l’année sera plus difficile pour la Visa lors de la ronde ruppéenne.

Au passage d’une bosse, la Visa décolle et lors de la réception un support moteur casse. Jean-Luc perd le contrôle de la voiture, aperçoit une spectatrice sur sa trajectoire et la Visa dévale le talus en enchaînant la bagatelle de 6 tonneaux. Lorsqu’il arrive en bas, hormis les dégâts matériels, Jean-Luc est persuadé d’avoir emportée la spectatrice et c’est avec un soulagement immense qu’on lui apprend que celle-ci a réussi à s’écarter à temps.

Changement donc de caisse pour la Visa et changement de couleur avec une nouvelle livrée rouge pour la saison 85 qui sera la dernière avant qu’elle ne poursuivre sa carrière aux mains d’un déodacien (Habitant de Saint Dié des Vosges).

Sur l’idée d’un ami mécanicien, Jean-Luc se lance dans la préparation d’une BX Sport En dépit de l’aide de Jean-Louis Ravenel, Jean-Luc et son mécanicien ne réussiront jamais à rendre la BX réellement efficace. Tantôt dure comme une balle de golf, tantôt trop molle, il préfèrera même renoncer à prendre le départ du rallye de Lorraine tant le comportement de la BX la rend inconduisible.

Au rallye des vallées, il perd la direction assistée juste avant un virage à gauche et un petit muret, qu’il n’évitera que par un effort désespéré sur le volant. Fatigué de ces tracas, trop souvent absent pour pouvoir reconnaître et proposer un programme digne de ce nom à un éventuel sponsor, Jean-Louis jettera l’éponge fin 1986. La BX longtemps stockée dans un garage se promène du côté de la haute-Saöne où on peut la croiser au départ d’épreuves historiques.