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Pilote sur Visa


La photo vous intéresse, contactez Citroën en compétition.

Mucherie Dominique (2)

Principaux résultats

Principaux copilotes:
Alain Miquet - Bernard Sizaire - Soula Christian

Présentation

Dominique débute en rallye en tant que copilote pour les épreuves d’alors appelés rallyes cartographiques. Sa première épreuve en tant que pilote sera le rallye des routes du Nord 1970. Après une épreuve 1969 particulièrement difficile en raison des chutes de neige, il engage une Simca 1100 équipée de pneus clous en se disant qu’il y avait un coup à jouer. Pas de chance pour lui, cette édition sera entièrement sèche et il sera mis hors course.

A partir de 1971, il court avec son frère et partage le volant d’une Dauphine proto, puis d’une berlinette Alpine. Ils courent de grandes épreuves parmi lesquelles le rallye Flandres-Hainaut, le critérium Neige et Glace où le tour de France automobile 1972 qu’ils terminent 11ème. Dominique se souvient avoir réalisé un 7ème temps dans le Moulinon, dans des conditions particulières. Lorsque l’Alpine se présente au départ de la spéciale, l’équipage n’est pas attaché, pas casqué, les notes sont dispersées à l’arrière de la berlinette et déjà le commissaire égrène le compte à rebours 5, 4, 3, 2, 1. C’est donc tout à vue que cet excellent temps sera réalisé.

En 1973 Dominique arrête de courir et se consacre à sa carrière professionnelle jusqu’en 1980 où il emmène femme et enfants à bord d’un voilier de 9 mètres vers les Antilles. Le voyage durera deux ans jusqu’au retour en France en 1982 qui coïncide avec le lancement du trophée Visa. A peine le pied à terre il se rend acquéreur d’une Visa groupe B et s’inscrit au Trophée international Visa Citroën Total.

Avec une voiture sans préparation et sans assistance il s’engage aux Boucles de SPA où il finit 2ème du groupe B et commence à récolter des points pour le trophée. Il part ensuite en Espagne sans coéquipier pour disputer le rallye Costa Brava. Il recrute un coéquipier espagnol mais ce dernier n’arrivera pas à annoncer les notes en français. Malgré un pilotage à vue il termine 3ème du groupe B, et obtient l’aide de la Direction régionale (DR) Nord Citroën qui le soutiendra avec la mise à disposition d’un break d’assistance avec plateau et mécanos.

Compte tenu des sommes remises aux concurrents dans le cadre du trophée, Dominique adopte une stratégie prudente. En étant peut être un peu moins vite que les autres mais en restant sur le route et en ne cassant rien, il finance la suite de sa saison par les primes. Après deux bons résultats dans des courses de côte du championnat d’Europe, il se classera sixième au 2ème classement intermédiaire du trophée pour finalement se classer 10ème en fin de saison.

Fin 1982, il rachète la visa trophée de Yves Sarazin, préparée par Enjolras qu’il conservera jusque fin 1984. Alternant encore une fois circuit, courses de côtes et rallyes, il se classe de nouveau 10ème du trophée. Il réalise ses meilleures performances dans les épreuves régionales du nord comme la ronde d’Eu (4ème), ou les sprints de l’ascension et de l’avesnois (5ème). Ses performances souvent associées au gain du groupe B, lui permettent de marquer un maximum de points au trophée.

En 1984, de nombreux pilotes sont passés en classe 2 avec l’apparition de la Visa chrono puis de la 1000 pistes. Avec sa petite trophée, Dominique réussira une belle saison puisqu’il se classe 8ème du trophée Visa national. Il remporte son premier classement scratch lors du sprint de l’Avesnois et reçoit une prime exceptionnelle de Citroën pour avoir osé tenter l’aventure du rallye d’Argentine. Pour ceux qui s’étonnent d’un déplacement si lointain, il faut savoir que les organisateurs de rallyes font souvent des facilités aux équipages étrangers (frais d’engagement offerts, primes de départ, hébergement gratuit,…) ce qui permet aux amateurs de courir à l’étranger à moindre coût.

Entre 1985 et 1987, Dominique va passer à la chrono en 1360 cm3, puis avec un gros moteur DMC de 1440 cm3, tenter l’aventure 1000 pistes sans conviction et revenir à une chrono ex Chantriaux en 1440 deux roues motrices, l’une des meilleure autos qu’il ait été amené à conduire. Il termine 6ème du trophée régional Citroën en 1985 malgré une jolie série de victoire scratch dans les sprints régionaux du Nord. Il persiste à tenter l’aventure du Bianchi rally mais une fois encore il devra abandonner.

En 1986, le trophée régional est reconduit et Dominique réalise son meilleur classement (4ème) dans un groupe où Jean Luc Marteil et Hervé Rousseau se taillent la part du lion. Il accroche encore deux classement scratch à son palmarès mais ne sera guère chanceux dans ses déplacements internationaux. Le traditionnel abandon au Bianchi rally sera suivi d’un abandon au rallye de San Remo.

En 1987, Dominique continue à rouler régional ou presque. Suite à l’accident de Henri Toivonen, les groupes B ne sont plus admises sur les épreuves de championnat du monde, nu d’Europe. Une dérogation a été accordée aux petites groupe B (Visa, Samba, ..) qui peuvent disputer les épreuves du championnat du mondeou d’Europe sur seulement 85% de la distance totale. Dominique va profiter de ces dernières opportunités en allant courir en Belgique et au Portugal.

En 1988, malgré le soutien médiatique de la voix du Nord et technique de Citroën Lille, Dominique décide de mettre entre parenthèse le sport automobile pour se consacrer à ses deux enfants. Il ne reprendra plus jamais un départ malgré une tentative avortée avec une R5 GT Turbo. Il part d’abord trois ans sur un Catamaran qu’il fait construire et avec ses enfants sillonnent les Antilles et les côtes vénézuéliennes. Il revient ensuite travailler en France jusqu’en 2000 puis il fait rénover son Catamaran et, les enfants étant désormais capables de voler de leurs propres ailes, repart vivre pendant une quinzaine d’année à bord de son bateau sous le désormais familier soleil des Antilles.

En gérant intelligemment sa monture et son budget, Dominique aura réussi à vivre presque exclusivement du sport automobile et du trophée Visa pendant 6 ans. Il en garde de multiples souvenirs épiques ou amusants tel ce rallye d’Ypres 1987. Pour faire plaisir à un ami, il part avec son fils en navigateur, mais celui-ci a tellement fait la fête la veille qu’il s’endort dans les spéciales au lieu de lire les notes.

Autre souvenir, son unique rallye et dernier rallye personnel avec Fabienne Delbarre, un copilote poids plume comparé aux copilotes habituels de Dominique frisant souvent la centaine de kilos. Le rallye se déroule dans le Nord et Dominique a encore les plaquettes de freins prévues pour le Portugal. Entre la légèreté de la copilote et l’absence de freinage efficace car les plaquettes ne montaient pas en température (on est dans le Nord en Octobre), Dominique se souvient que ça allait vraiment très vite avec à l’arrivée une 5ème place au classement général et une victoire de classe.