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Pilote sur Visa


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Baudier Stéphane (2)

Principaux résultats

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Crédit photographique Gilles Keller

Présentation

C’est dans les champs de ses parents agriculteurs, que le petit Stéphane a disputé ses premiers rallyes, de nuit lorsqu’il empruntait en douce la voiture de ses parents pendant leur sommeil. Une vocation précoce puisque pas moins de deux DS23IE n’y résistèrent pas et qu’à à peine 14 ans, Stéphane avait déjà deux tonneaux à son actif.

C’est en 1982 qu’il fera ces débuts officiels au volant d’un coupé Bertone Alfa Roméo pendant deux saisons, une marque qu'il retrouvera à deux reprises en 1992 et 1993 en empruntant la voiture de son ami Ludovic Roux. En 1986 il tente une aventure avec une allemande, Un Golf GTi 1.6 ; aventure qui se terminera dans la douleur au rallye des Ardennes.

En 1987, il achète sa première chrono dans la Nièvre et commence avec la Visa une longue histoire qui va durer jusqu’en 2006. A son volant il dispute 13 ou 14 rallyes sur la saison et remporte autant de fois la classe avec la régularité d’un métronome. En point d'orgue de cette saison, dans des conditions météo délicates, il remporte sa classe lors de la finale nationale des rallyes régionaux où se confrontent les meilleurs de classe de chaque région. En 1988, une escapade sur le toit au rallye des coteaux champenois l’oblige à remonter une chrono, qu’il pousse en 1550 cm3 avec l’appui technique de Jean-jacques (Alias Coco) Thomassin.

De 1989 à 1994, son activité rallystique va être réduite. Il s’intéresse d’abord à la moto, puis s’investit dans la création de son propre garage, et enfin en 1994 doit subir le courroux des forces de l’ordre qui lui retirent son petit papier rose. Il dispute ponctuellement quelques épreuves qu’il termine toujours sur le podium de classe et très souvent sur la plus haute marche. La Visa sortira également en 1994 avec un équipage féminin, son épouse profitant de la disponibilité de la voiture pour disputer quelques rallyes.

En 1995 Stéphane revient aux affaires au volant d’une Visa 1000 pistes. La mécanique revient vers un 1470cm3 capable de prendre 9500tr/mn ce qui pour Stéphane est un bon compromis. Pour son retour il se qualifie pour la finale de la coupe de France des rallyes. La Visa commence à se tailler une solide réputation dans la région Stéphane est intraitable dans sa classe et n’abandonne que rarement si ce n’est par excès d’optimisme. A plusieurs reprises, une fois par an en moyenne, il est amené à remplacer une caisse suite à une sortie de route, les visa de Pascal Leroy, Nicolas Montchanin et Guy bekaert figurent parmi ses victimes.

Pendant trois ans, Stéphane et sa Visa vont annexer les victoires de classe, et rentrent souvent au parc fermé dans les 5 premiers du scratch. Les spectateurs connaissent désormais bien l’équipage et Stéphane se souvient de nombreux fous-rires dans la voiture en voyant les spectateurs s’écarter précipitamment à son approche, persuadés que la Visa ne resterait pas sur la route.

En 1998, Stéphane rachète la ZX maxi groupe A de Citroën Ouest qui était pilotée par Bernard Besançon. Les résultats seront décevants et la fiabilité pas au rendez-vous. Après 5 rallyes et un bris de moteur, Stéphane jette l’éponge. Il revend la caisse en Italie et au retour, en passant par le Var, rachète la Visa 1000 pistes de Guy Bekaert.

Même si la lutte pour le scratch devient de plus en plus difficile, Stéphane continue de faire régner sa loi sur la classe F17, et si la malchance avait bien voulu le laisser tranquille il aurait sans nul doute pu mieux faire. Ainsi au rallye du Val d’Ancre 2002, où alors qu’il est à la lutte pour la victoire, le couple conique l’abandonne sur la ligne de départ de la dernière épreuve spéciale. En 2004 la finale des rallyes régionaux se déroule à Epernay, quasiment à Domicile pour Stéphane qui rêve de frapper un grand coup. Malheureusement encore, après à peine trois kilomètres dans la première spéciale, dans un gros appui le moyeu de roue casse net.

Dans la carrière de Stéphane et ses Visa ne manque finalement qu’une victoire absolue au classement. En 2005, le coup est passé tout près au rallye de Boulogne sur mer pourtant riche de presque 150 partants. En tête une grande partie du rallye, Stéphane finira par s’incliner face à la Clio 16s de Frédéric Morel pour 6 petites secondes.

Après trois ultimes épreuves en 2006, Stéphane finira par se laisser séduire par les beaux yeux d’une Clio maxi.
Pendant encore 5 saisons Stéphane va user ses gommes sur les rallyes du Nord et des Ardennes. Il décrochera enfin plusieurs victoires absolues qui manquaient à son palmarès, avant de s’arrêter faute de pouvoir suivre sans cesse la course infernale à l’armement qui règne même dans les rallyes régionaux. C’est donc maintenant la génération suivante (son fils Nathan) qui se prépare à prendre le relais, et si un sévère ennui de santé ne permet plus à Stéphane de courir, il s’affaire d’ores et déjà sur une petite 106 kit car qu’on devrait retrouver très bientôt sur les routes des Ardennes.