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Pilote sur Visa - CX


La photo vous intéresse, contactez Citroën en compétition.

Boin Gérard

Principaux résultats

1979 – CX
Rallye des 1000 pistes : Abandon pompe à essence
1980
Rallye des 1000 pistes : Abandon
Rallye Tout-Terrains de l’Ile de France : Abandon
1981
Rallye des 1000 pistes : 18ème, 12ème groupe, 5ème classe
Terre de Provence : 41ème, 2ème groupe, 2ème classe
Terre des Causses Rouergats : 13ème
Tour de France Automobile : Abandon
Terres tarnaises : 12ème
1982
Rallye des 1000 pistes : 33ème, 5ème groupe, 2ème classe
1983 – Visa trophée
Rallye des 1000 pistes : 39ème, 19ème groupe, 12ème classe
Rallye Aquitaine – Pays Basque : 8ème groupe
Rallye des Garrigues : 14ème groupe
1984
Rallye des 1000 pistes : 49ème, 26ème groupe, 4ème classe
Rallye Aquitaine – Pays Basque : 20ème, 4ème classe
1985
Rallye des 1000 pistes : Abandon
Rallye Aquitaine – Pays Basque : 22ème, 8ème groupe, 3ème classe
1986
Tour de Corse : 30ème, 3ème classe
Rallye du Portugal : 30ème, 1er classe
2000 – ZX rally-raid
Endurance TT de Saint Pee sur Nivelle : 2ème
6 heures de Saint Laurent d’Arces : 3ème

27 participations au rallye Paris-Dakar et 12 à l’Africa Eco Race

Présentation

La carrière de Gérard Boin c’est l’improbable histoire d’un parachutiste qui a réussi à faire coïncider sa passion et son métier. Capable de conduire aussi bien une voiture de rallye qu’un char dépanneur de char, il continue encore aujourd’hui d’être impliqué dans le sport automobile, notamment en appui à l’organisation de l’Africa Eco Race.

L’histoire débute en 1965 par un stage de conduite sur le circuit de Zolder au volant de Formules Ford. Soucieux de bien conduire, Gérard va bénéficier des conseils d’un moniteur compétent puisque c’est Jacky Ickx en personne qui officie sur cette session. Dans la foulée il va disputer quelques épreuves régionales avec une NSU 1000 TT avant que la carrière militaire et la création d’une famille ne l’amène à mettre en veilleuse ses activités sportives.

Pour autant il ne reste pas trop éloigné du milieu puisqu’il s’implique dans le sport et devient même vice-président de l’ASA Corrèze. En 1977 l’envie de courir devient trop forte et sur un coup de tête il s’engage au rallye du Portugal puis au rallye de l’Acropole sur une R12 Gordini. Pour des amateurs, courir à l’étranger à cette époque est facile et peu couteux car les organisateurs apportent un soutien financier important. Dans les deux cas, des ennuis mécaniques le stopperont avant l’arrivée mais il aura le plaisir de faire connaissance avec Jean Claude Andruet en abandonnant au même endroit que lui en Grèce. Côté professionnel, 1977 correspond à sa nomination comme responsable des Auto-école militaires pour la région Sud-Ouest.

Avec l’organisation du rallye des 1000 pistes à Canjuers et l’arrivée des usines officielles, le SIRPA (responsable des partenariats de l’armée) demande aux constructeurs français de mettre à disposition de l’armée un véhicule d’usine. Renault fournira donc une R5 Alpine, Peugeot une 504 et Citroën une CX qui sera confiée à Gérard. Les participations en 1979 et 1980 sur des CX d’usine (ni celle de 1978 sur Peugeot 504) ne seront guère couronnées de succès, la plus cruelle se soldera pas un abandon sur un problème de pompe à essence à 7 kilomètres de l’arrivée.

Dès 1980, Gérard s’attelle à la préparation de sa propre CX avec le soutien des lubrifiants Pétrolon et de Citroën compétition pour les pièces de rechange. Jusqu’en 1982 il disputera de nombreuses épreuves du championnat de France sur terre ou mixtes, et verra enfin la ligne d’arrivée du rallye des 1000 pistes qui s’étaient jusque-là refusée à lui. Cette CX aura une vie un peu tumultueuse puisqu’elle subira un tonneau par l’avant au Terre des Charentes avant d’être reconstruite avec une mécanique offerte par Citroën.

En 1983, Gérard achète une Visa trophée avec laquelle il va courir jusqu’en 1986, disputant des épreuves nationales (Rallye de 1000 pistes, Rallye des Garrigues, Rallye Aquitaine-Pays Basque) mais aussi des épreuves du championnat du Monde comme le Portugal ou le Tour de Corse où il remporte sa classe en 1986, l’année où Henri Toivonen disparait tragiquement au volant de sa Lancia. Gérard garde un souvenir particulier de cette épreuve. Au rallye du Portugal 1984, le SIRPA lui demande d’emmener avec lui une de leurs employées comme coéquipière. Difficile de refuser mais l’épreuve sera douloureuse pour la coéquipière inexpérimentée et de plus souffrant du mal des transports et donc malade pendant tout le rallye.

En 1985, il a rejoint le bataillon de Joinville et bénéficie désormais du statut de sportif de haut niveau. La grande muette vient de retenir une nouvelle jeep sur la base du Peugeot P4. Soucieuse de démontrer la justesse du choix, elle décide d’engager des Jeep au Paris-Dakar et en confie une à Gérard. Il n’en est pas à sa première expérience puisqu’il a déjà quatre participations à son actif (2 abandons sur 504 et CX, 2 arrivées sur Nissan Patrol). La Peugeot P4 terminera en 27ème position.

En 1987, au hasard d’une dune, il tombe sur Ari Vatanen en panne avec sa 205 et lui permet de finir l’étape grâce à un dépannage rondement mené. A l’arrivée Jean Todt est là pour le remercier et cette intervention ne sera pas sans suite pour la carrière de Gérard. Outre le prêt d’une 205 GTi qui lui permet de disputer quelques épreuves internationales (24 heures d’Ypres, rallye du Portugal), Jean Todt va lui proposer un volant dans l’équipe d’assistance rapide d’usine. Pendant toutes les campagnes africaines de Peugeot et Citroën (de 1987 à 1997), Gérard conduira un P4 d’assistance, une épreuve non sans risque car avec un poids en marche de 2,5 tonnes, il ne valait mieux pas se planter dans les dunes de sable.

Lors d’un rallye-raid, Gérard s’est d’ailleurs bien involontairement retrouvé en tête du classement. Au Paris-Pékin, bien que toutes les traces continuent sur la même piste, le coéquipier de Gérard lui dit de tourner à droite et sans vraiment le vouloir mais en navigant juste, ils sont les premiers à l’arrivée de l’étape où Guy Fréquelin et son hélico les attendent pour obtenir des explications. Le lendemain, Gérard prendra donc le départ en premier puis s’arrêtera pour laisser passer les ZX avant de repartir en protection rapprochée.

En 1997, Citroën se retire des rallyes-raids suite à une évolution de la règlementation interdisant les prototypes de type ZX. Gérard récupère une ancienne ZX et un stock de pièces important et remonte un véhicule pour disputer des épreuves d’endurance tout-terrains. Le véhicule se retrouvera régulièrement sur les podiums jusqu’en 2003 où Gérard diminuera son activité sportive et la ZX partira courir aux mains de Thierry Delavergne au Sénégal et en Côte d’Ivoire jusqu’à sa destruction dans un incendie.

Même s’il met en veilleuse son activité sportive, Gérard n’en restera pas moins très actif. On le verra au volant d’un camion en assistance du pro-truck d’Henri Pescarolo, puis en soutien du buggy Schlesser, il sera conseiller technique de la commission des rallyes-raids auprès de la FFSA, et très impliqué dans l’organisation de l’Africa Eco Race dont les créateurs s’appellent Jean-Louis Schlesser et René Metge, figures emblématiques des rallyes-raids. Bref toute une vie tournée vers l’armée et le sport automobile qui semble avoir plutôt réussi à Gérard dont l’enthousiasme reste intact à plus de 74 ans alors qu’il s’apprête à assurer la sécurité de son 12ème Africa Eco Race.