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Pilote sur Visa - GS


La photo vous intéresse, contactez Citroën en compétition.

Pellerey Alain (2)

Principaux résultats

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Présentation

C’est en 1977 qu’Alain Pellerey pose pour le première fois ses gommes au départ d’une spéciale. Il le fait en cachette de ses parents, sur une Simca Rallye 2 accidentée qu’il a lui-même remise en état. Il va la conserver jusqu’en 1980, où le père de son coéquipier Jacques Brusset leur propose de les aider à condition qu’ils courent sur une Citroën. Pour Alain peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse et c’est parti.

La modeste GS d’origine va subir une cure de jouvence et de vitamine. Moteur 1299 cm3 équipé du kit MEP, caisse abaissée et moyeux adaptés pour monter des roues en 13, elle recevra même lors de son passage en groupe S un kit carrosserie plutôt réussi même si Mme Pellerey n’appréciait guère les odeurs et les traces de colle sur sa table de cuisine. Pendant 4 saisons l’étonnante GS va devenir un épouvantail dans son groupe, surtout si les conditions météorologiques sont mauvaises. Face aux meutes de Simca Rallye 2, sa tenue de route sous la pluie compensait son rapport poids-puissance défavorable. Ainsi au rallye du Var 1982, Alain termine 3ème d’une classe forte de 35 voitures au départ, malgré une crevaison, pour la plus grande joie du public toujours prompt à encourager la GS.

En 1985, Mr Bernard du garage Citroën Carpentras lui propose de courir sur la petite dernière de chez Citroën, la Visa GTi. Une telle proposition ne se refuse pas quand on court en investissant ses maigres deniers et voilà Alain chargé de promouvoir la Visa GTi en groupe N. Il va vite devenir la bête noire des pilotes de 205 GTi malgré le manque de pièces homologuées et une puissance plus faible. Le train arrière réglable de la Visa permettait d’adapter la voiture au pilotage de chacun et Alain en a profité pour engranger les victoires de classe, y compris dans des rallyes du championnat de France comme le rallye des Garrigues.

En 1988, changement de monture pour suivre le programme Citroën avec l’arrivée de l’AX Sport groupe N. La concurrence est sévère d’autant que quelques pilotes sont supportés par des DR et bénéficient d’un soutien logistique avec lequel l’assistance d’Alain fait pâle figure. Avec l’AX Sport commence une histoire d’amour entre Alain et le rallye de Monte-Carlo. Il remporte sa classe 4 années consécutivement en 1989, 1990 et 1991 et 1992. Il s’offrira même le luxe de remporter le classement des 2 roues motrices groupe N en 1991.

En 1992 débute le trophée ZX avec la ZX 16s groupe N, voiture qu’il qualifie -d’oignon complet- et avec laquelle il va plutôt subir jusqu’à son évolution en groupe A en 1995. A partir de 1995, les choses changent et Alain retrouve le sourire avec des performances qui lui permettent de se classer 4ème du trophée avec des classements oscillants entre la 7ème et la 15ème place au scratch sur des épreuves du championnat de France 2ème division. En 1996 il passe tout près de remporter le trophée ZX dont il remporte trois manches, mais devra se contenter de la deuxième marche du podium ce qui restera son meilleur résultat dans les formules de promotion Citroën.

La ZX fera sa dernière apparition au Monte Carlo 1997 où les amateurs sont classés à part et non mélangés aux professionnels. 116 concurrents prennent le départ de ce challenge Prince Albert et Alain terminera à la 4ème place, 2ème du groupe et 1er de sa classe.

Début 1998, Alain loue une Saxo Kit Car pour le rallye de Monte-Carlo à LOCA Rallye en Belgique. Cette ancienne voiture de Pascal Gaban est très efficace sur le sec mais n’est pas prête pour la neige et ne dispose pas de roues cloutées. Alain devra se contenter d’une 24ème place mais réussit néanmoins à remporter la classe A6. Il rachète ensuite une épave Citroën sport et, avec l’aide de PH Sport et du kit reçu en prime lors de sa deuxième place du trophée ZX, il prépare sa propre Saxo Kit Car.

Daniel Fores, Fabien Vericel, Jean François Berenguer, Sébastien Loeb, Patrick Henry, Michel Boetti, il y a du beau monde dans les rangs du trophée Saxo Kit Car, et la lutte est âpre. Remporter une spéciale face à tous ces jeunes loups affamés est déjà une sacré performance. Après une première saison où Alain finit 7ème, Alain termine 3ème du trophée en 1999 dernière un certain Sébastien Loeb et Daniel Fores non sans avoir la satisfaction d’avoir réussi à les battre à la régulière en spéciale.

En 2000, Alain dispute à nouveau le rallye de Monte-Carlo et fidèle à ses habitudes remporte encore une fois sa classe. Côté trophée il termine 6ème mais c’est au rallye du Var qu’il vivra son pire moment de pilote dont il gardera quelques temps des séquelles psychologiques. Dans un passage très rapide, à près de 150km/h il perd le contrôle de la Saxo. Voyant arriver les arbres, dans un ultime réflexe il tire le frein à main hydraulique et met la voiture en travers. Lorsqu’il rouvre les yeux après le choc, lui et son copilote ne sont pas grièvement blessés mais il ne reste plus rien de l’arrière de la Saxo, coupée en 2 juste derrière les sièges.

Le trophée Saxo ne sera pas reconduit et Alain va ensuite s’orienter vers des rallyes plus proches de son domicile, tels que le rallye neige des hautes alpes, l’écureuil Drôme provençale, le Picodon, la sainte Baume ou le rallye de Vaison la Romaine. En 2001 il dispute une dernière fois le rallye de Monte Carlo qu’il termine 3ème de sa classe, derrière les deux Saxo Kit Car officielles de Sébastion Loeb et Philippe Bugalski. La Saxo Kit Car reste une arme redoutable pour se battre en rallye et viser la plus haute marche du podium. Jusqu’en 2006 il sera toujours classé dans les 10 premiers au scratch à chaque arrivée, enrichissant même son palmarès de plusieurs victoires absolues.

En 2002, malgré un programme restreint il sera classé 10ème du championnat de France des rallyes après sa victoire scratch à l’écureuil-Drôme provençale, première d’une série comportant le rallye régional de Vaison la Romaine 2003 et le rallye national Neige des hautes Alpes qu’il remporte trois années consécutives en 2003, 2004 et 2005. En 2007 il s’engage au rallye de Monte Carlo et pour plus de sécurité équipe sa Saxo d’un embrayage neuf. Dans la 4ème épreuve spéciale, l’embrayage casse. Assis sur le capot en regardant les autres concurrents passer, Alain fait le bilan. Il a 48 ans, il a réussi malgré les galères financières, en jouant parfois serré, à courir pendant presque 30 ans ; il n’a pas de dettes, il décide d’arrêter et sa décision sera irrévocable.