Neyret Robert dit Bob (3)

Présentation

Les débuts du proto sont laborieux mais il aura le mérite de faire cogiter le bureau d’étude qui sortira à son tour un coupé un peu plus sexy, qui fera ses débuts au tour de Corse. Des débuts corrects avec une 12ème place d’une épreuve redoutable que ne finiront que 15 équipages. Mais 1968 c’est aussi la grande aventure du Londres-Sydney rendu célèbre par l’affaire de l’accident de Lucien Bianchi et Jean-Claude Ogier à 150km de l’arrivée. Avec un moteur asthmatique, Bob et Terra finiront néanmoins en 9ème position.

En 1969, Bob ne dispute que deux épreuves. Exceptionnellement il dispute la coupe des Alpes en compagnie de Michèle Véron sur un coupé usine. Bien que handicapé par des coupures moteur qui lui coûteront 13 minutes de pénalité, il termine à la 10ème place du général en s’étant montré le plus rapide des pilotes Citroën lorsque les ennuis ont bien voulu le laisser tranquille. Au rallye du Maroc il remporte sa première victoire, encore une fois sur un coupé ; lors d’un rallye sous forme de triomphe pour Citroën qui classe 5 voitures sur les 7 équipages à l’arrivée dont 3 aux trois premières places.

En 1970, Bob et Terra seront au départ du rallye Wembley-Mexico qui relie les deux stades organisateurs de la coupe de monde de Football. 6 DS sont au départ d’un parcours essentiellement européen d’abord avant que les voitures ne prennent le bateau pour l’Amérique du sud. Pendant la trêve, Bob et Terra s’en vont disputer le rallye du Maroc au volant d’un coupé identique au modèle 1969. Il y remporte un deuxième titre, suivi par la DS de Bernard Consten et Jean Todt. Il reprennent ensuite la course Wembley-Mexico, et pour la première fois depuis qu’ils courent sur DS, c’est le moteur qui va les lâcher au beau milieu de la cordillère des Andes à 4200 mètres d’altitude.

A partir des 1971, Bob et Terra vont de plus en plus faire des infidélités à Citroën et ne disputeront plus que des épreuves sur terre où la DS peut encore faire valoir la supériorité de sa suspension. Handicapé par un moteur préparé chez Maserati, Bob devra laisser la victoire au rallye du Maroc à la SM de Jean Deschazeaux. Classé 55ème après la première épreuve spéciale, il remonte néanmoins jusqu’à la 4ème place. En 1972 il devra se contenter d’une 2ème place mais l’année sera surtout marquée par le rallye du Bandama. Citroën y étrenne un tout nouveau coupé sur base de DS23 dans ce rallye réputé pour sa difficulté. L’épreuve sera fidèle à sa réputation, au bout de 1200km de course il ne subsiste plus que 4 concurrents et aucun de ces 4, dont Bob fait partie, ne fera la ligne d’arrivée.

Les deux dernières épreuves que Bob disputera sous les couleurs Citroën seront le rallye du Maroc qu’il termine une fois encore en 2ème position malgré un moteur oléivore, et le rallye du Bandama au volant d’une SM camionnette. Ce prototype testé au Portugal avait montré de vraies capacités mais accablés par des problèmes électriques ils ne pourront faire mieux que 5ème sur les 8 rescapés de l’épreuve. La carrière de Bob se poursuivra ensuite essentiellement sur Alpine Renault, avant de raccrocher le casque pour faire courir les demoiselles du Team Aseptogyl. Demoiselles qu’il aurait bien aimé faire courir sur SM mais qui devront se contenter des CX Diesel et GTi pour courir au rallye de Monte-Carlo et au Tour de France automobile.

En 2014, Bob se repique au jeu des rallyes mais du côté de l’historique cette fois. On le retrouve ainsi comme ouvreur au rallye du Maroc historique, mais aussi comme compétiteur sur DS19 ou sur SM dans des épreuves prestigieuses comme le Paris-pékin 2015, le rallye de Monte-Carlo historique 2010, 2011, 2012 etc…., le tour automobile 2018, et ce n’est peut-être pas fini. Les grands pilotes ne meurent jamais.