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Pilote sur Visa


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Decamps Paul-Emile

Principaux résultats

1987
Rallye de l'Atlas : Abandon
Rallye du Maroc : 3ème, 1er groupe et classe

Présentation

Paul-Emile Decamps était une figure incontestable du sport automobile marocain où il s’est illustré dans de nombreuses disciplines. Ce sportif invétéré, qui aimait les sports de trajectoire (ski alpin et ski nautique), a su transposer son sens de la glisse à la conduite automobile. Préférant l’action et le contact, c’était un homme de terrain plutôt que de salons, qu’il n’affectionnait pas particulièrement.

En 1975, un ami commun lui présente un certain Michel Gauteron. Bien qu’ils travaillent à 50 mètres l’un de l’autre, ils ne se connaissent pas et se découvrent une complicité qui ne se démordra pas pendant plus de 40 ans. C’est ensemble qu’ils débutent en sport automobile à bord d’une Fiat 127. Comme il existe également un vrai championnat des circuits au Maroc, Paul-Emile s’achète une Brabham F3 pour le disputer. Cette petite monoplace sera plus tard transformée en barquette pour des raisons de cohabitation au sein du peloton. Entre le circuit et les différentes coupes Fiat, Paul Emile a de quoi s’occuper.

Pour autant le vrai rêve de Paul-Emile et Michel, c’était de courir de grandes épreuves locales comme le rallye de l’Atlas ou le rallye du Maroc. La grande première aura lieu en 1984 avec leur participation au rallye de l’Atlas au volant d’un 4x4 Mercedes GL. En dépit de nombreux problèmes mécaniques ils termineront le rallye loin des premiers. Ils recommenceront en 1985 mais la réussite ne voudra pas leur sourire et ils devront se résoudre à abandonner.

En 1986, avec plusieurs amis, ils décident d’engager trois BMW 325ix sur le rallye de l’Atlas. Un des membres de l’équipe réussira à leur trouver un sponsor local grâce à ses connaissances, et voici les trois voitures décorées aux couleurs de la vache qui rit. Le rallye sera très compliqué pour les BMW accablées de soucis mécaniques. Une seule sera à l’arrivée, celle de Paul-Emile qui s’acharnera à aller au bout, ne serait-ce que par respect pour le sponsor en débit de soucis incessants d’amortisseurs. Au passage il réalisera quand même un second temps dans la spéciale de Khemisset, derrière la Lada d’usine de Pierre Lartigue qui laisseront les observateurs admiratifs avec une voiture proche de la série. La BMW sera aussi engagée au rallye du Maroc mais n’en verra pas le bout, la préparation n’étant probablement pas à la hauteur des épreuves locales.

En 1987, à l’occasion d’un retour en France dans la propriété familiale de Saint Cannat, Paul-Emile va voir un certain Eric Chantriaux, préparateur de Visa (Solution F), et lui loue une voiture pour deux épreuves, le rallye de l’Atlas et le rallye du Maroc. Le directeur de la vache qui rit Maroc, sensible aux efforts réalisés l’année d’avant, lui propose lors d’un diner un soutien financier. Ne sachant que répondre Paul-Emile avance un chiffre qui ne sera même pas discuté. Ce n’est que plus tard que le directeur lui avouera qu’il était prêt à verser plus s’il lui avait demandé plus.

La voiture dans sa belle livrée bleue et blanche agrémentée du visage bien connu de la vache qui rit, fera ses débuts au rallye de l’Atlas. Exceptionnellement c’est Marc Lacaze qui occupera le siège du copilote car Michel doit se faire opérer du dos. L’épreuve démarre bien, la voiture est « un avion de chasse » selon Marc mais assez rapidement le rapport de seconde de la boite lâche. L’équipe d’assistance solution F n’en a pas une de rechange et Paul-Emile et Marc, qui se relayent, se préparent à négocier les épreuves de montagne de l’Atlas sans seconde. La boite de vitesse va être soumise à rude épreuve et finira malheureusement par rendre l’âme dans la dernière épreuve spéciale du rallye.

Pour le rallye du Maroc, les évènements seront plus favorables. Le rallye du Maroc sera fidèle à sa réputation d’épreuve difficile puisque 20 concurrents seulement sur les 50 engagés iront au bout s’une épreuve compléxifiée par circonstances météorologiques aggravantes (tempête de sable), A l’issue d’une belle bagarre, marquée par un second temps dans la grande spéciale du khatouat juste derrière la Ford sierra cosworth d’usine de Bin Sulayem, Michel et Paul-Emile terminent troisième. Devant eux on retrouve l’inaccessible Bin Sulayem et un Maurice Chomat des grands jours sur une Visa 1000 pistes. Ils devancent la Nissan 240S d’Alain Ambrosino et l’autre Visa de Jean-Marc Dubois.

En 1988, Paul Emile monte d’une catégorie et loue avec son ami Patrick Borne deux Opel Manta 400 à Guy Colsoul et bien lui en prend puisqu’elle lui permettra de remporter enfin son épreuve fétiche devant Patrick Borne, juste avant que celle-ci ne disparaissent du calendrier. Par la suite des soucis familiaux l’éloigneront des pistes de terre hormis une participation à la baja espagnole dont il ne verra pas l’arrivée. L’interruption durera une grosse vingtaine d’années, jusqu’à ce qu’un certain Yves Loubet décide de ressusciter le rallye du Maroc en version historique.

Il va continuer à faire appel aux services de Guy Colsoul Rallysport et de ses Opel Manta jusqu’en 2012. A chaque fois Paul Emile termine sur le podium ou sur la quatrième marche. En 2013, il décide ensuite d’acheter une Ford Escort MK2. Il ne l’alignera pas en 2013 pour des raisons familiales. Lors de sa première participation en 2014, Paul Emile découvre que la voiture n’est pas vraiment prête pour ce terrain et il devra abandonner pour cette épreuve qui sera la dernière de Michel Gautheron à 72 ans, mais également la première de son fils Romain sur une BMW 325. Après un nouveau rallye du Maroc sur l’Escort en 2015, Paul-Emile investit dans une nouvelle Opel Manta avec laquelle il ne pourra disputer qu’une épreuve avant de rejoindre le paradis des pilotes. Romain et Nicolas perpétuent la tradition familiale et seront au départ de l’édition 2021 au volant de l’Opel Manta paternelle.