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Pilote sur Visa


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Auvray Alain (2)

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Présentation

Longue carrière que celle d’Alain Auvray puisqu’elle court sur trois décennies et débute en 1979 avec l’acquisition d’une Simca 1000 rallye 3 groupe 1. Le sud de la France est à l’époque une région où les rallyes régionaux sont peu développés et Alain va tout de suite se retrouver dans le grand bain à disputer des rallyes comme le Critérium Grasse-Alpin, le rallye d’Antibes, le tour de Corse ou le Var. C’est d’ailleurs ce dernier qui sera fatal à la petite Simca suite au bris d’une rotule dans la spéciale des roches blanches.

Souhaitant améliorer ses qualités de pilote, Alain s’inscrit au volant Scientelec où 200 candidats s’affrontent sur le circuit de la Châtre pour remporter l’un des prix. En terminant deuxième Alain remporte, en théorie, une saison en coupe R5 des circuits. Lors de la première course sur le circuit du Mans, il se classe 90ème sur 200 voitures et s’aperçoit que les mécanos ont tout simplement oubliés d’enlever les cales d’amortisseur qui évitent que la voiture ne bouge de trop pendant le transport. La suite est un peu meilleure jusqu’au circuit d’Albi, où l’épreuve se dispute sous la pluie et où pour éviter un accident, Alain tord la direction de la R5. On lui réclame alors une telle somme pour réparer qu’il décide de tout arrêter, rachète une R5 coupe d’occasion pour continuer la saison et revient sur l’asphalte des rallyes pour un tour de Corse (Abandon à mi-parcours) et le rallye du Var qu’il termine 45ème.

En 1981 il repart sur une coupe constructeur mais cette fois ci en Peugeot 104 ZS. Pas une très bonne affaire puisqu’il termine le safari du Larzac avec une caisse complètement affaissée. La saison se poursuit par un tonneau au terre de Provence et Alain terminera la saison avec une caisse de 104 ZA, version commerciale de la 104.

En 1982, Alain s’inscrit au rallye de Monte Carlo au sein du challenge sans pneus à clous baptisé Pirelli Winter. Il pointe aux alentours de la 120ème place (sur 299 engagés) avant d’attaquer Saint Bonnet le froid. La spéciale n’est pas enneigée mais une plaque de givre va piéger Alain et la petite 104 finira dans un ruisseau. Il rachète alors une Talbot Lotus dont le moteur ne passera pas la première épreuve spéciale disputée. Un problème d’accélérateur viendra ensuite perturber son tour de Corse avant qu’il ne termine sur une note plus positive au rallye de Nice (2ème classe).

Changement de coupe constructeur en 1983 avec la Talbot Samba. A mi-saison Alain pointe son capot à la seconde place du challenge avant une épreuve qui compte double, le rallye Halkidikis qui, comme son nom l’indique, se déroule en Grèce. Faute de budget, Alain repart avec un pont qu’il sait fatigué et la sanction va tomber, au bout d’à peine 2 kilomètres, c’est l’abandon. La fin de la saison ne sera pas beaucoup plus heureuse avec une bielle qui casse aux Cévennes et un tonneau au rallye du Var.

Après une année blanche en 1984, Alain achète fin décembre une Visa Chrono avec l’ambition de disputer le rallye de Monte-Carlo. Equipée seulement d’une boite courte et des éléments de sécurité, Alain boucle le rallye à la 31ème place du général et 6ème de sa classe derrière 2 R5 turbo et les 3 Visa 1000 pistes d’usine. Du coup il achète une Visa 1000 pistes série 200 prévue à l’origine pour participer à l’aventure du Grand Raid, mais dont la carrosserie a été grêlée et dont le moteur est démonté. Il dispute le championnat de France sur terre et se classe deuxième du trophée des série 200 derrière le regretté Jean-Marc Dubois et remporte sa premier épreuve, le slalom poursuite sur terre Guillaume Tireboeuf.

En 1986, toujours au volant de sa série 200, il termine 23ème du rallye de Monte Carlo, seulement devancé dans la classe par une R5 turbo et s’engage dans une autre épreuve du championnat du Monde, le rallye de San Rémo. Disputé sur un parcours mixte, mi-terre mi-goudron, il découvre avec émerveillement et frayeur la conduite au travers d’une marée humaine qui envahit la route et ne s’écarte qu’au dernier moment. Alors qu’il est en tête des pilotes amateurs, à la lutte avec l’Audi 80 de Hervé Malbert, il décide de profiter de la terre pour semer son poursuivant mais sera brutalement interrompu par une casse du pont.

En 1987 il investit dans une Visa Evolution solution F qui aura une durée de vie assez éphémère. Au rallye Terre du Griffon, malgré un moteur qui fume et consomme de l’huile, il remporte la première épreuve spéciale de sa carrière devant Christian Dorche , excusez du peu. Performance hélas inutile puisqu’un peu plus tard, au cours d’un saut, la crémaillère de direction se décroche et que l’atterrissage avec un volant libre se passera plutôt mal.

En 1988 Alain rachète une caisse de Visa chez Citroën et remonte petit à petit une voiture qu’il engage à la course de côte de Lucéram 1989. Il y termine deuxième de sa classe derrière Serge Raymond avant d’être tous les deux déclassés pour poids insuffisant (2 kilos pour Alain, un peu plus pour Serge). Le démontage du baquet passager et de la roue de secours habituellement dans l’habitacle le faisant passer sous la tare minimale autorisée. Au rallye de l’Esterel la malchance le poursuivra puisqu’un embout desserti sur l’admission d’essence provoquera un incendie.

En 1990 il quitte la Visa pour revenir à la Talbot Lotus. La chance lui sourit enfin puisqu’il remporte son premier scratch en rallye, au rallye de Vence 1990 après un dernier rush dans l’ultime spéciale où ils étaient encore trois ex-aequo à pouvoir l’emporter. Il manque de rééditer l’exploit au rallye Nice-jean Behra 1991 où il se bagarre avec la BMW M3 de Dominique De Meyer. Ca va tellement vite que le copilote se perd dans les notes, saute une page et la Talbot termine à cheval sur le parapet sans par chance basculer dans le vide.

Pendant l’intermède Talbot, Alain récupère une caisse de Visa Super X et la transforme en Visa 1000 pistes. La voiture est plus lourde que la précédente mais s’avèrera pas la suite quasi indestructible. L’auto est aussi performante puisqu’il remporte le scratch du prologue du rallye terre de Vaucluse en ayant profité de conditions météorologiques favorables. Lorsqu’il se présente en tête au départ de la spéciale suivante les commissaires lui disent : « restez pas là, les premiers ne vont pas tarder à arriver ». Il terminera finalement 9ème.

Jusqu’en 1999, Alain va courir sporadiquement avec la Visa et avec la Talbot avant de refaire une saison complète en Visa. Les Visa commencent sérieusement à vieillir mais elles continuent néanmoins à truster les podiums du groupe F ce que ne manquera pas de faire Alain dans des luttes acharnées avec Roger Trouchet et Jean-Luc Morel notamment. En 2001 il casse sa tirelire pour un Subaru Impreza GT Turbo maxi groupe N. Les résultats ne sont pas au rendez-vous, la maintenance de l’auto est terriblement onéreuse et les boites de vitesse cèdent en série. Elle finira sa vie au fond du jardin d’Alain, boite de vitesse cassée.

C’est donc grand-mère Visa qui reprendra du service en championnat de France sur terre, s’adaptant à la nouvelle règlementation du groupe F2000 jusqu’en 2006 où, fêtant ses 60 ans, Alain décide de prendre sa retraite. La nouvelle règlementation rend ses voitures caduques et il ne dispose plus des moyens nécessaires à leur mise en conformité. Il décide donc de revendre son matériel pour des disciplines mieux adaptées à sa vie et à son budget de désormais retraité.