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Pilote sur Visa - DS/ID


La photo vous intéresse, contactez Citroën en compétition.

Sintzel Pierre

Principaux résultats

1970
Critérium national neige et glace : 8ème, 4ème groupe
1982
Circuit Bugatti : 10ème des visa
Circuit de Monthléry : 15ème course groupe B et groupe 6
Rallye de l’Acropole : Abandon
Critérium Alpin Behra: 17ème, 3ème classe
Terre des causses rouergats: 57ème, 12ème classe
Rallye international des Garrigues : 28ème, 8ème groupe, 6ème classe
Rallye international Lyon-Charbonnières : Abandon
Rallye du Portugal : Abandon
Rallye de Suède : 51ème, 3ème classe
Course de côte du Schauinsland (D) : 3ème groupe, 1er classe

Présentation

Quand on habite à Uriage et qu’on est adolescent à la fin des années 60, il est difficile de ne pas être attiré par ces pilotes qui passent plusieurs fois l’an au hasard des épreuves telles que le rallye Neige et Glace, le rallye de Monte Carlo ou la coupe des Alpes. Bien que sa première discipline sportive soit le ski, le rallye va aussi lui permettre de se muscler puisque c’est sur son vélo qui va se rendre sur les épreuves spéciales et le relief de l’Isère n’est pas des plus faciles quand on doit appuyer sur des pédales pour se déplacer.

Un peu après sa majorité, Pierre s’offre son baptême du feu en louant une voiture à son voisin et en s’engageant dans l’épreuve nationale de doublure du rallye Neige et glace. Son voisin n’est autre que Bob Neyret, et la voiture louée, le fameux proto aluminium conçu par Bob Neyret doté d’un compresseur constantin. Pour sa première épreuve Pierre se la joue modeste, il roule sur des œufs et n’exploite pas tout le potentiel de l’auto. Il termine néanmoins à un honorable 8ème place.

Il jette ensuite son dévolu sur une petite Fiat 128, légère et agile et qui bénéficiera d’une petite préparation suspension et moteur. Le crédo de Pierre s’est, avant de s’occuper du moteur, assurons nous que tout a été bien fait sur la liaison au sol, bons pneus et bonnes suspensions. Il rachète à René Cotton un stock de pneus qui était utilisé sur les Autobianchi engagées par Citroën et réalise d’excellentes performances en national au Neige et glace et au rallye Lyon-Charbonnières (4ème général, 2ème groupe). Il tente un coup de poker en courant le Moulinon en pneus à clous sur le sec car la neige s’annonce pour le suite et il réussira ainsi à dépasser une centaine de concurrents dans la tempête. Il disputera également la dernière édition de la coupe des Alpes mais le manque de puissance sur le sec dans les grands cols ne lui permettra guère de briller.

Début 1972 il s’engage toujours sur Fiat au rallye Neige et glace. Il entraîne avec lui un camarade disposant de la même voiture. Sous une épaisse neige, les petites Fiat sont à l’aise et remportent les deux premières places de leur groupe. Pierre espère obtenir un soutien de Fiat pour la suite de la saison mais chez Fiat on ne prête guère attention à lui et c’est ainsi qu’il va s’engager dans le challenge Simca au volant d’une 1100S. Bien que pas la plus puissante du plateau la petite Simca va remporter plusieurs victoires de classe devant les R8 Gordini au rallye de l’Hérault, au Lyon-Charbonnières ou au rallye Bayonne côte basque. La Simca disputera une ultime épreuve en 1972 au Neige et glace mais les supports moteurs fatigués l’empêcheront d’atteindre l’arrivée.

Pour le plaisir il tente la location d’une Lancia Fulvia du Joly Club pour le rallye de San Remo mais les éléments contraires vont s’accumuler. Sans reconnaissances, avec une épouse malade et une voiture mal préparée qui consomme autant d’essence qu’elle n’en fuit dans l’habitacle, l’aventure sera de courte durée. Après une pause de quelques mois, Pierre revient, toujours avec une Lancia , lors du Neige et glace 1975. Malheureusement le rallye est sec et se dispute désormais sous forme d’une ronde (boucle à parcourir plusieurs fois) et ce format ne lui convient guère lui qui préfère les épreuves d’endurance aux sprints. Ce sera son seul rallye en 1975 et il n’en fera qu’un seul également en 1976 en engageant une VW Golf GTi neuve entièrement de série pour la tester au rallye de Monte-Carlo junior.

En 1977, les affaires reprennent une tournure un peu plus sérieuse avec une participation au rallye de Monte-Carlo, toujours avec la Golf d’origine, puis une participation au rallye Neige et glace avec une 9ème place au scratch et une victoire de classe à la clef. Le programme de Pierre prévoyait la participation au rallye des 1000 pistes et au rallye de l’Acropole mais la Golf n’appréciera guère les mauvais traitements subis sur la terre. Après un remplacement de la caisse, la Golf reviendra en 1978 au rallye de Monte-Carlo où elle va faire des étincelles. Equipée de pneus Hakkapeliitta particulièrement efficaces sur la neige abondante cette année-là, elle réussit à passer sans pénalités à Gap, performance seulement réalisée par Jean Ragnotti, mais hélas en vain car cette portion très délicate sera finalement annulée. Pierre se souvient néanmoins avoir eu le plaisir de dépasser l’Opel officielle de Jean-Louis Clarr, remporté la classe et réalisé un 5ème temps en spéciale.

Au mois de mai, Pierre s’offre un déplacement au rallye de l’île d’Elbe et garde un bon souvenir de cette -belle épreuve très cosmopolite- en dépit des éléments. Lors des reconnaissances il est percuté par l’Opel officielle de Wittmann qui remonte une spéciale en sens opposé. A l’aide de la Golf personnelle de son coéquipier Pierre va tenter de remettre la voiture en état mais la boite de vitesse probablement fragilisée rendre l’âme avant la fin.

En 1979, VW France offre une saison de rallye en Golf GTi Gr1 à quatre pilotes, François Chatriot, Jacques Panciaticci, Yves Evrard et Pierre. La décoration des voitures est imposée mais chacun est libre de choisir son préparateur. La vieille Golf est revendue à son coéquipier. Sur les 6 épreuves retenues, Pierre en remporte une et les confrontations se jouent souvent à très peu, privilégiant les sprinters ce qu’il n’est pas toujours assez. En fin d’année il rachète la Golf et l’engage au rallye de Monte-Carlo 1980 où Pierre réalise un gros coup en termine 20ème du scratch, et 3ème du groupe 1 toute catégories, mais également 3ème du classement promotion et premier du groupe 1 dans ce même classement réservé aux amateurs. Une performance malheureusement sans suite.

En 1981, Pierre participe à nouveau au Monte-Carlo au volant de son ancienne Golf et comme des amateurs lui et son coéquipier vont accumuler les erreurs et les minutes de pénalité. Au final une 29ème place qui aurait pu être une 22ème sans les 20 minutes perdues. En 1982, Rhodia qui est partenaire du trophée Citroën décide de sponsoriser une voiture. Rhodia c’est aussi l’employeur de Pierre depuis plusieurs années et tout naturellement on lui propose d’en prendre le volant. Par fidélité plus que par envie, Pierre repart pour une ultime saison sportive qui, malgré les circonstances favorables ne sera pas la plus aboutie. En dépit des conditions qui semblent favorables , les moyens et l’organisation ne s’avèreront pas suffisamment opérationnelles pour faire face aux besoins spécifiques liés à la nature de chaque épreuve.

Les rallyes sur terre qu’il découvre le rebutent rapidement. Le bruit, la peur de casser la mécanique, le comportement de la voiture inhabituel l’empêcheront de trouver ses marques et de se libérer. Sur circuit, l’absence d’une boite courte l’obligera à naviguer au sein du peloton face à des voitures mieux préparées. Au rallye Lyon-Charbonnières, suite à la mauvaise compréhension du répartiteur de freins, Pierre doit composer avec une voiture qui ne freine que de l’arrière et finira par passer sur la porte dans une épingle. Heureusement les routes de l’arrière pays niçois qu’il affectionne lui permettront de terminer sur une bonne note.

Ce qui restera finalement le meilleur souvenir de la saison sera le rallye de Suède. Au milieu d’une meute de pilotes nordiques, Pierre termine sur le podium de sa classe et gardera un souvenir impérissable du séjour. Accueillis par Citroën Suède qui met à leur disposition un break CX et des pneus pour la durée de l’épreuve, reçus avec chaleur par les organisateurs, et logés gratuitement chez des habitants enthousiaste, Pierre et son équipe ne sont pas prêts d’oublier cette épreuve. A la fin de la saison, sans motivation pour continuer, Pierre raccroche le casque. La Visa poursuivra son chemin aux mains de Pascal Chardot. Pierre lui se tournera vers la pratique du VTT qui lui permettra de découvrir d’autres challenges et d’autres plaisirs.