Ponnelle/de serpos RAYMOND/PIERRE

Présentation

Raymond Ponnelle, Pierre De Serpos, Robert Lacaze, Paul Emile Descamps, autant de noms qui sonnent aux oreilles des spécialistes du rallye du Maroc. Tous en furent les animateurs, ayant comme point commun, leur passion pour le sport, que ce soit le rallye via l’Automobile Club de Mohammedia, ou le ski nautique via le Yacht Club de Casablanca. Restés au Maroc après l’indépendance, ils occupent alors tous des postes importants dans l’import-export ou la production agricole et se retrouvent pour partager des moments conviviaux.

Nous allons évoquer ici l’équipage Raymond Ponnelle – Pierre De Serpos dit « Pio ». C’est Raymond le premier qui succombe à la tentation du rallye en 1967 comme coéquipier de Robert Lacaze à bord d’une R8 Gordini. En 1968 les deux compères se retrouveront au départ au volant d’une 404 Peugeot. Le choix de la Peugeot s’impose en raison de la réputation des voitures en Afrique mais également la présence dans la famille de Pio d’un représentant Peugeot qui leur permet de disposer d’une aide auprès de la représentation Peugeot de Casablanca.

Raymond et Pierre vont donc disputer leurs trois premiers rallyes du Maroc sur la 404 avec des fortunes diverses mais néanmoins en étant à l’arrivée à deux reprises. En 1970 ils terminent même sur la troisième marche du podium ce qui constitue une performance pour un équipage composé de purs amateurs. Ils n’abandonneront qu’une fois en 1969 suite à un choc dans un radier qui abimera le radiateur de leur voiture. Pour seule assistance ils disposent de l’épouse et de la fille de Pierre, au volant d’une R16, qui tentent de suivre le rallye par des voies parallèles pour apporter leur soutien logistique à l’issue de chaque étape.

En 1970, René Cotton propose à Raymond et Pierre de piloter une DS d’usine, une offre qu’ils ne peuvent pas refuser. Soucieux de bien faire Raymond et Pierre vont prendre cette offre à cœur et ne pas lésiner sur les reconnaissances pour être pleinement opérationnel. Ainsi, trois mois avant le rallye et avec l’accord de l’employeur de Raymond, ils vont organiser leur emploi du temps. Du lundi au jeudi ils travaillent un peu plus longtemps et du vendredi au lundi ils reconnaissent les étapes du rallye. Ils enregistrent tout sur des cassettes audios que l’épouse de Pierre se chargera de remettre au propre avec application.

Leur parfaite connaissance du terrain fera le bonheur de l’écurie Citroën durant trois années. Si leur première participation sera interrompue par une casse-moteur, les suivantes seront d’une toute autre facture avec un podium en 1972 assorti à une victoire de groupe, et une quatrième place en 1973 juste derrière l’autre DS de Richard Bochnicek. Ce seront les dernières participations officielles de Raymond et Pierre pour Citroën qui reviendra néanmoins en 1974 tester la CX avec Jean Deschaseaux avant de se retirer du championnat du monde.

En dépit du retour en métropole de Pio en 1973, Raymond et et lui vont disputer encore trois rallyes du Maroc, au volant d’une ex-voiture d’usine. Faute d’assistance ces dernières participations se solderont toutes par des échecs mais ils auront, à l’instar de Jean Deschaseaux, laissé leur empreinte sur l’épreuve où la combinaison de leur connaissance du terrain et les capacités de franchissement de la DS leur auront permis de s’illustrer de 1968 à 1976.