Silvy Thierry

Présentation

Les Alpes de haute Provence et leur fameux rallye terre de Provence ont été le creuset pendant 30 ans de nombreux pilotes. Certains sont devenus célèbres tels Francis Bondil et Maurice Chomat mais d’autres se sont simplement pris au jeu du rallye pour faire comme leurs idoles en fonction de leurs moyens. Thierry Silvy fait partie de la seconde catégorie mais il aura au moins tenté l’aventure et gouté à des moments inoubliables.

Le premier contact de Thierry avec le rallye aura lieu en 1985 dans le baquet de copilote d’une Ford Escort RS 2000 au rallye de Sisteron. Une aventure restée sans suite tant il frissonne encore de peur en 2023 à son évocation. Il lui faudra donc se mettre derrière le volant pour continuer et cela prendra quelques temps. En 1986, il achète une Visa GTi neuve avec laquelle il prend du plaisir sur la route mais celle-ci restera éloignée des rallyes. En 1989 alors qu’il roule en Espagne au volant de son camion, il est dépassé par une Visa GTi rouge. Une voiture qu’il retrouve un peu plus loin encastrée dans un rocher. Comme son conducteur est indemne, il lui propose de lui racheter la voiture accidentée. Affaire conclue, Thierry tient sa base de départ.

La Visa va donc subir un lifting complet et une petite préparation maison suivant les conseils éclairés de Sport Auto Sisteron. Une préparation minimaliste surtout accès sur le renforcement de la caisse, et l’adaptation des trains roulants. Elle sera ainsi fin prête pour disputer son premier rallye, le Terre de Fos 1990. Un rallye sans grande histoire à l’inverse de sa deuxième sortie au Terre de Corse. Faute de reconnaissances, Thierry part avec une copie des notes de Jean-Luc Thérier, sauf que, là où Jean-Luc et sa Toyota freinent, Thierry peut souvent passer à fond. Il réalise quelques bons temps jusqu’à ce qu’une note mal recopiée transforme une épingle à cheveux en long gauche à fond. L’aventure se termine avec une roue en moins et surtout avec une descente de furieux vers Porto Vecchio sur le plateau du dépanneur du PC course, visiblement pressé de rentrer chez lui.

Heureusement la dernière épreuve de la saison disputée à la maison, le terre de Provence, permettra à Thierry de voir l’arrivée avec à la clef une jolie seconde place de classe. Le Terre de Corse 1991 sera de nouveau animé. A la demande d’un de ses sponsors, la société de transport ONASUD, Thierry emmène un de leurs chauffeurs comme coéquipier. Malheureusement, dès le tour de reconnaissance le coéquipier ne supporte pas les mouvements de caisse et vomit dans l’habitacle. Aussi, lorsqu’une durite d’essence fuyarde viendra contrarier un peu plus l’équipage, Thierry décidera de jeter l’éponge au grand soulagement du coéquipier d’un jour.

La suite de l’aventure s’avèrera plus satisfaisante même si la concurrence devient de plus en plus rude dans la classe. La petite Visa s’avère fiable et relativement peu onéreuse à l’usage. Bien que préparée pour la terre, Thierry l’engagera à deux reprises au rallye de Sisteron pour venir renforcer le plateau des engagés et faire plaisir à son président d’écurie. Ses coéquipiers choisis parmi les amis ou les cousins se montreront plus fiables et les saisons se succèderont jusqu’en 1994. Cette année-là une petite fille viendra réclamer l’attention de son papa qui revendra sa voiture à Vincent Tarantino pour pouvoir lui offrir une jolie maison.