Raoux Patrice

Présentation

Nombreux sont les jeunes pilotes qui terminent leur carrière pour fonder une famille ou construire une maison. Patrice est de ceux qui ont terminé leur maison avant de courir et de fait, c’est en tant que quadragénaire qu’il a fait ses débuts. Deux voitures ont toujours eu sa présence, les Talbot Sunbeam et leur grosse cavalerie, et les petites Visa trophée avec leurs petits moteurs rageurs.

Dans la ligue Languedoc, certains se sont faits connaître sur des Visa comme Thierry Costerate ou Thierry Brunet et, de fait de leur rareté en rallye, ces voitures jouissent d’un fort capital sympathie vis-à-vis du public. C’est donc une Visa que Patrice va chercher, et c’est près de toulon qu’il va commencer le puzzle avec une caisse de Visa trophée avec un passeport F2000/12 de Visa GT (ce qui va lui poser quelques soucis lors des vérifications techniques avec les commissaires). Pour la partie mécanique, c’est Jean-Luc Marteil qui fournira un groupe moteur-boite, puis c’est un moteur de Samba groupe B qui prendra le relais.

Jusqu’en 2017, Patrice va écumer les épreuves locales, les rallyes de Lozère, de Bagnols les bains, du Gard, de l’Ardèche, ainsi que les courses de côtes du Mont Dore ou des Abarines. Il fera une exception pour un rallye en Corse dont on reparlera plus loin. Face aux Saxo et 106 équipées de moteur 16s, difficile de hisser sa calandre sur les podiums même si Patrice s’offrira une victoire de classe au slalom du pôle mécanique d’Alès.

En 2009, Patrice recherche un train arrière renforcé pour sa visa. Il y en a un de disponible en Corse et par chance le vendeur vient au slalom du pôle mécanique. L’affaire se conclue mais le vendeur est venu avec un coffre plein de pièces en espérant pouvoir les vendre à Patrice qui reste intransigeant. Il voulait un train arrière, il repart avec un train arrière peint en bleu.

Dans les mois qui suivent, Patrice se rend en corse pour disputer le Rallye de Corte avec son train arrière bleu. Alors qu’il attend au départ d’une spéciale quelqu’un lui tape sur l’épaule. C’est son vendeur qui a reconnu le train arrière bleu et qui parle de nouveau des pièces de Visa. Patrice n’est à priori pas acheteur mais le vendeur lui dit : Là tu es venu en Corse donc c’est différent, les pièces je te les donne. Sur le port de Bastia, au moment de repartir, la promesse est tenue et les pièces livrées. Même s’il fut accablé par les soucis et classé dernier, Patrice garde un souvenir ému de l’accueil des Corses.

En 2013, désireux de monter en gamme, Patrice achète une Visa GTi totalisant 34000 kms et qui n’a couru avec son ancien propriétaire qu’un seul slalom. Il s’agit cette fois d’un cocktail musclé avec un bloc 1600cm3 16 soupapes de 176 chevaux, équipé d’une boite 6 vitesses peugeot sport et collé au sol par un train avant de 205 et un train arrière de Samba. Ce qui se fait de mieux en terme de liaison au sol. Bien que plus performante sur le papier, la Visa GTi va s’avérer très exigeante en entretien et très difficile à mettre au point. Les abandons se succèderont et à l’issue du rallye de l’Ardèche 2017, Patrice arrêtera les frais.

Pendant dix saisons, il aura pu assouvir sa passion et vivre des moments d’émotion intense. Des pleurs suite aux tonneaux dans la première montée de la course de côte des Abarines, de la rage de la boite de vitesse qui se bloque au moment de prendre le départ du rallye de Bagnols les bains, mais aussi des moments de plaisir intense quand pilote et voiture sont en osmose, comme au rallye de l’Ardèche 2014, jusqu’à ce qu’un cardan ne vienne briser le charme. Pour l’instant la Visa se repose à l’abri, peut être le virus reviendra-t-il la libérer.