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Pilote sur Visa - DS/ID - CX


La photo vous intéresse, contactez Citroën en compétition.

Ogier Jean - Claude (1)

Principaux résultats

1960
Rallye des 1000 lacs : 9ème
Rallye d’Allemagne : 2ème
Coupe des Alpes : 6ème
Critérium des Cévennes : 1er
Rallye de Genève : 2ème
Rallye de Pologne : 6ème
1961
Coupe des Alpes : 6ème, 2ème groupe
Rallye du soleil de Minuit : 6ème
Tour de Corse : 1er
1963
Rallye de l’Acropole : 8ème
Liège-Sofia-Liège : 3ème
1964
Coupe des Alpes : 10ème, 3ème groupe
Liège-Sofia-Liège : 11ème
Rallye de l’Acropole : 2ème
Lyon-Charbonnières-Stuttgart-Solitude : 16ème
Tour de France automobile : Ab
1965
Rallye de l’Acropole : Abandon
Coupe des Alpes : 7ème
Rallye de Monte Carlo : 21ème
Tour de Corse (24CT) : 11ème

Présentation

La région grenobloise a toujours été un creuset de pilotes de rallyes tant il est vrai que le secteur se prête à la pratique du sport automobile. Les organisateurs ne s’y sont pas trompés et les spéciales de la Chartreuse et du Vercors ont fait les beaux jours des rallyes de Genève, des tulipes, du Lyon-charbonnières, d’Allemagne, de Monte Carlo, du Neige et glace, de la Coupe des Alpes. Un environnement qui ne pouvait pas laisser Jean-Claude indifférent.

Ses débuts auraient dû avoir lieu au Neige et Glace 1960 sur la Volkswagen paternelle, mais une fuite d’huile en décida autrement et c’est en coéquipier de René Trautmann au rallye Lyon-Charbonnières qu’il disputera sa première épreuve. Ils sont alors à l’ASAC Dauphinois et se réunissent au café anglais dont font aussi partie un certain Henri Oreiller et André Ricou. Au rallye de Genève 1960, un certain René Cotton approche l’équipage Trautmann-Ogier et leur propose une mise à disposition de Citroën DS et d’une assistance par l’intermédiaire de l’écurie Paris-Ile de France. Le début d’une longue aventure.

Les voitures sont le plus souvent des voitures engagées en tourisme de série, mais parfois également en tourisme de série améliorée et dans ce cas-là, bénéficient essentiellement d’une cure d’amaigrissement grâce à des tôles de carrosserie plus fines. Pour la plupart des déplacements, les équipages amènent leurs voitures par la route, effectuent les reconnaissances, disputent le rallye et repartent par la route. Les équipages courant en championnat d’Europe parcourent ainsi entre 120 et 150.000 kilomètres par an. Les épreuves se courent non-stop pendant plusieurs jours et nuit d’affilées, sur des distances de plusieurs milliers de kilomètres.

Pour faire face à ces contraintes physiques, René Cotton associe souvent deux pilotes dans une voiture ce qui leur permet de se relayer pour pallier à la fatigue. Ainsi Jean-Claude sera-t-il souvent associé à René Trautmann et plus tard à Lucien Bianchi. Parfois la stratégie présente des failles imprévues. Lors du Liège-Sofia-Liège, René Trautmann décide de tout miser sur un retour à fond après Sofia, et pour être en forme prend des pilules lui permettant de dormir lors de l’aller. A chaque passage des douanes ou aux contrôles, Jean-Claude doit le secouer pour qu’il sorte de sa léthargie. La dose est tellement forte que René ne réussira pas à reprendre pieds et que Jean-Claude devra conserver le volant au retour. Alors qu’ils sont en tête lors de la traversée de la Yougoslavie, une sortie de boite de vitesse viendra interrompre leur course en Italie, à la frontière française.

En 1962, Jean-Claude fait son service militaire. Malgré le conflit en Algérie il a la chance d’être nommé responsable du garage militaire à Briançon. Son commandant très coopératif acceptera de le laisser partir pour les rallyes, à condition de respecter strictement les perms.
Du coup, faute de temps pour reconnaître, c’est souvent avec des notes données par d’autres équipages qu’il dispute les rallyes. Le début des années 60 marque le début des prises de notes virage par virage, où s’affrontent la méthode anglaise et la méthode française largement influencée par René Trautmann.

En 1963 et 1964, Jean-Claude va souvent courir avec Lucien Bianchi mais également avec celle qui deviendra son épouse, Lucette Pointet. Il participe également à la formation des nouveaux pilotes pressentis pour piloter des DS dont certains feront une belle carrière par la suite, notamment un certain Robert Neyret. La DS avec sa boite semi-automatique nécessite un style de pilotage adapté, pied droit sur l’accélérateur, pied gauche sur la pédale de freins.

A l’Acropole 1963, René Trautmann se casse quelques côtes dans un accident en reconnaissant la course de côte du Mont Parnès. Malgré la douleur, il participera au rallye sanglé au siège passager en position presque horizontale, serrant les dents jusqu’à la fin de l’épreuve tandis que Jean-Claude pilotant à vue ralliera l’arrivée en 8ème position.

De par sa situation géographique, Jean-Claude fera beaucoup d’essais pour le service compétition et pour la marque Michelin quand il s’agira de tester les pneus à clous notamment. Souvent accompagné de Michel Parrot, il suggérait des modifications et améliorations, pour lesquelles il fallait parfois faire preuve de diplomatie pour qu’elles soient acceptées par le service Etudes de citroën, peu enclin aux évolutions.

En 1965, les classements féminins sont suspendus et donc les équipages féminins se font rares. Jean-Claude court souvent avec Lucette. Citroën rachète Panhard et pour redonner un peu de couleurs à la marque, le service compétition teste le coupé 24 CT majoritairement confié à Jean-Claude, Lucette en équipage féminin ou Guy Verrier. Les nouvelles DS21 arrivent en fin d’année et sont affectées d’un problème de fragilité entrainant des bris des disques de freins. Echaudé par les problèmes de Lucien Bianchi et Guy Verrier, Jean-Claude ne se fait pas prier pour piloter la Panhard en 1965 et 1966. La petite cylindrée réalisera des performances surprenantes, remportant même le général Tourisme au rallye de Lorraine et signant un temps scratch absolu lors de la spéciale de la route des crêtes disputée sous une tempête de neige.

C’est en 1966 qu’il dispute sa première épreuve sur circuit en pilotant un coach CD à moteur Peugeot (Charles Deutch) lors des 24 heures du Mans. Peu après 22h00, Jean-Claude aborde la courbe des Hunaudières et s’apprête à doubler un concurrent. Hélas la CD s’allège de l’avant, se met en travers après avoir percuté le concurrent et décolle dans les arbres. Les deux voitures sont totalement détruites, Jean-Claude Ogier s’en tire miraculeusement avec deux bras cassés et diverses ecchymoses. Sa deuxième tentative sur Porsche en 1968 en compagnie de Claude Laurent, sera plus heureuse puisqu’ils termineront 13ème et 2ème de leur catégorie.