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Pilote sur DS/ID


La photo vous intéresse, contactez Citroën en compétition.

Therond Roland

Principaux résultats

1973 :
Rallye Infernal : Abandon
Rallye TT des collines finoises : Résultat inconnu
Rallye Boue et champagne : Résultat inconnu
Terre de Beauce : Résultat inconnu
1974 :
Rallye de Grande Bretagne :
1975 :
Rallye de l’Acropole : Abandon
Rallye du Maroc : Abandon

Présentation

Il existe dans la vallée du Lot un village d’irréductibles pilotes qui n’ont eu de cesse de faire reconnaître les rallyes sur terre comme des rallyes à part entière, jusqu’à ce que naisse le premier championnat de France. C’est aussi la région des confitures Andros et des bien connus frères Gervoson, mais il ne faudrait pas pour autant en oublier les autres, parmi lesquels Roland Thérond.

C’est en 1973 que Roland Thérond débute en rallye TT. Les DS à l’époque se trouvent à bas prix et en grande quantité dans les casses. De nombreux amateurs vont utiliser cette voiture et sa suspension hydraulique pour débuter leur carrière de pilote. Roland se fabrique même des éléments de carrosserie allégés en polyester dans la salle à manger de son HLM, dans des conditions qu’on imagine aisément.

Il dispute l’intégralité de championnat et passe de peu à côté de la victoire au rallye Infernal. Au départ de la dernière boucle de cette épreuve, il devance la Porsche de Raymond Touroul mais personne ne l’en informe. Au lieu d’assurer un peu, il repart le couteau entre les dents, un peu trop sûrement car un carter percé viendra l’immobiliser définitivement.

En 1974, il s’oriente vers les grands rallyes du championnat du monde en s’engageant au rallye de Grande Bretagne (RAC pour les intimes). En arrivant au départ il constate qu’il est le seul concurrent avec une voiture vierge de tous sponsors. Pour ne pas faire trop touriste il se précipite donc chez un quincailler pour acheter des lettres autocollantes et écrit sur la DS – when in France, visit le Lot -. 78 épreuves spéciales plus tard, malgré un collecteur d’échappement cassé, la DS franchit l’arrivée. Quand il reviendra en 1975, les commissaires se souviendront du frenchy dont la DS faisait un bruit d’enfer.

En 1975, il s’attaque à l’Acropole en compagnie de Jean-Marie Grenier, mais la boite de vitesse écourtera l’expérience. Il enchaîne sur le rallye du Maroc avec Francis Chopy. La DS est équipée de pneus rechapés Laurent et au départ d’une spéciale le commissaire leur fait remarquer que la bande de roulement a disparu. Ils réussiront quand même à se rendre au point d’assistance sur la carcasse mais en roulant sur des œufs. A la fin de la première étape ils perdent l’aile arrière et les commissaires les préviennent, pas d’aile pas de départ pour l’étape 2. Francis et Roland réussissent à négocier avec un autochtone le prêt d’une aile arrière et s’engagent à lui rendre après deux, trois kilomètres de course. Malheureusement, le commissaire qui se doutait de la supercherie, les a suivi et mis hors-course dans la foulée.

En 1976, toujours avec Jean-Marie Grenier, il tente le rallye de Monte Carlo avec une Alpine A310. Dès le début il est confronté à un problème de moteur qui ratatouille. L’assistance décide de mettre un jerrican dans l’habitacle en alimentation directe. Suite à une erreur de branchement, le jerrican reçoit le retour d’injection et déborde dans l’habitacle. Les pieds dans l’essence, l’équipage perce des trous au marteau et tournevis dans la coque pour vider l’essence et rejoindre l’assistance avant de renoncer.

Francis Chopy étant attaché de presse Matra, Roland décide de tenter l’aventure Matra avec une assistance officieuse de la marque. De plus il compte sur l’effet atypique des voitures choisies pour attirer des sponsors. Jusqu’en 1983 il dispute différentes épreuves mondiales et françaises sur Bagherra, Murena et même sur une Chrysler 180. Faute d’une préparation optimale il est souvent amené à renoncer mais remporte néanmoins un rallye sprint Cahors Begout en 1980.

En 1984 il tente l’expérience du trophée Peugeot au volant de la 205 GTi familiale. Si sur la terre il réussit à tirer son épingle du jeu, il est en difficulté sur le goudron faute d’une caisse véritablement préparée. En 1986 alors qu’il dispose enfin d’une caisse ressoudée il s’engage au tour de Corse. Alors qu’il n’était jusqu’alors jamais sorti de la route, il sort et enchaîne 11 tonneaux.

Cette sortie marquera une pause dans sa carrière de pilote mais Roland avait déjà d’autres cordes à son arc et son implication dans le sport automobile restera entière. Depuis 1979, et pendant 40 années sans discontinuer, il sera le président de l’ASA Castines qui organise le rallye du Quercy et le terre de Castines. Il sera aussi président du collège des commissaires techniques du Paris-Dakar pendant une dizaine d’année et président de la commission des rallye-raid de la FFSA.

Entre 1995 et 1997 il dispute deux rallyes-raids historiques, le Londres-Mexico et le Panama-Alaska au volant d’une berline 504 victorieuse au rallye du Maroc 1975 aux mains d’Hannu Mikkola et de Jean Todt et précieusement conservée par Jean Claude Lefebvre. En 2014, il revient dans les épreuves historiques avec un coupé 504 V6 entretenu à Saint Céré par Jacques Soulié. Après quelques rallyes avec son fils Nicolas en copilote, celui-ci décide de voler de ses propres ailes sur une Porsche 924 et c’est aujourd’hui son petit-fils Timo qui le navigue. Hérédité quand tu nous tiens.