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Pilote sur Visa - DS/ID - Traction - CX


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Vanson Patrick

Principaux résultats

1960
Coupes des Alpes : 32ème, 18ème groupe, 5ème classe
Liège-Rome-Liège : 12ème, 3ème classe
1963
Routes du Nord : 3ème groupe, 2ème classe
1964 :
Routes du Nord : 7ème
Spa-Sofia-Liège : Abandon
Rallye de l’Acropole : 7ème, 2ème classe
24 heures de Spa-Francorchamps : Abandon
1965
Rallye de l’Acropole :
East African Safari :
1968
Rallye de Monte Carlo: Abandon
Londres Sydney: Abandon
1969
Rallye du Maroc: 5ème, 1er groupe et classe
1970
Daily Mirror London-Mexico world cup : 7ème , 1er amateur et 1ère voiture française
1974
London-Sahara-Munich world cup rally : 6ème
1976
Rallye Abidjan-Nice (Côte d’Ivoire-Côte d’Azur) : 13ème
1977
Singapore Airlines Londres-Sydney Marathon : 7ème
1985
Australian Safari : Abandon

Présentation

Patrick Vanson est avant tout un européen avant l’heure étant d’origine anglaise avec des aïeux français et allemands (alsaciens sous occupation) dont certains furent engagés dans les batailles de la Somme au sein de l’intelligence service. Il aura cumulé au fil de sa vie les nationalités anglaise, australienne et enfin française en 1988. Ses débuts remontent en 1951 alors qu’il travaille au Maroc pour la société Palmolive au sein de la COMAREP. Avec deux collègues il participe en traction 11BL à une épreuve de régularité intégrale entre Casablanca et Marrakech. Ils participent dans la plus complète décontraction à cette épreuve dont le bouquet final est un défilé de mode Ricci.

En 1954 il est affecté en Alsace auprès de Georges Lecailler et ils parcourent l’Alsace en 4cv aux couleurs de Palmolive. Georges ne cède que rarement le volant car il avoue avoir peur quand il ne conduit pas. Pourtant, un jour que la fatigue le gagne il laisse Patrick prendre le volant et lui confie être content d’avoir enfin avec lui –quelqu’un qui conduit bien- sous un orage sévère. Du coup les deux collègues se livreront quelques duels chronométriques dans la montée neigeuse du château du Haut-Koenisbourg en ce mois de Janvier.

Ses vrais débuts auront lieu au rallye des Routes du Nord 1955 sur son Aronde avec comme coéquipier un certain Claude Desrosiers. Claude deviendra plus tard le parrain de son 1er fils. Suite à la rupture de leur dynamo, l’aventure fut interrompue par l’abreuvoir de Veule les roses, dont ils ne sortiront qu’avec l’aide d’une jument. Cette première expérience restera sans suite immédiate puisque Patrick sera ensuite envoyé par Palmolive aux USA jusqu’en 1957.

En 1957 il dispute plusieurs épreuves sur des montures variées, Fiat 1100, M.G.A., 403 à compresseur Constantin aux Mille Miglia italiennes (2ème de classe) et débute une série de courses avec une DKW 1000 notamment le Tour de Corse. Lors du rallye du Beaujolais il rencontre une certaine Claudine Bouchet qu’il épousera l’année suivante. Les années suivantes seront des années Auto-Union pour l’essentiel et Patrick commence à se faire remarquer, notamment en 1960 lorsqu’il bat les équipages officiels au Lyon-Charbonnières-Stuttgart-Solitude.

1960 sera également marquée par de nombreux évènements tant privés que sportifs. Il devient Directeur de Klippan France, marque de référence dans le domaine des ceintures de sécurité. Grâce à André Chardonnet qui lui prête une ID19 il dispute la coupe des Alpes, sa première grande épreuve sur DS, avec le lyonnais Bob Gentilini. Il participe également au Liège-Rome-Liège où il décroche une probante 12ème place dans cette épreuve redoutée.

Fortement sollicité par son nouvel emploi, Patrick se fera relativement rare en 1961 et 1962. Il obtient un volant d’usine d’une Auto Union 1000S pour le rallye Alger – Le Cap. Suite à des troubles au Congo belge (Aujourd’hui république démocratique du Congo), le rallye deviendra Alger – Bangui – Alger. Patrick termine 5ème du classement général et 1er de sa classe.

En 1963 il dispute sa première épreuve avec une voiture de l’écurie PIF qu’il va chercher au garage Cotton, quai de Montebello. Avec Michaelis De Henning, ils terminent 3ème du classement GT au rallye de Routes du Nord. Il dispute le tour de France et le critérium des Cévennes sur une MGA ainsi que le tour de Corse avec Jo Schlesser. Au volant d’une surpuissante AC Cobra, ils devront se contenter de la deuxième place derrière René Trautmann, faute de pneus en nombre suffisant, certaines gommes venant des USA ayant été retardées par le passage des douanes à Orly.

L’année suivante sera beaucoup plus riche en épreuves. Il dispute le rallye de Monte-Carlo (4ème au général) et la coupe des Alpes en coéquipier de Timo Makinen sur une Cooper S, puis le rallye des Ardennes sur une Triumph TR4 en compagnie de Jean-François Piot. Côté Citroën, il obtient deux bons résultats avec des 7èmes place au rallye des routes du Nord et de l’Acropole, mais abandonne au liège-Sofia-Liège et au rallye Neige et glace après avoir tordu un bras avant sur un rocher caché sous la neige. Aux 24 heures de SPA Francorchamps avec Jean claude Ogier, ils ne disputeront pas un seul tour, Jean-Claude ne pouvant éviter un poteau tombé sur la piste suite à la sortie de route d’un concurrent italien. Enfin, en compagnie des époux Cotton, de Jean-Claude Ogier et de Michel Parrot il participera aux reconnaissances en vue de l’East African Safary 1965.

En 1965, Patrick gagne encore une place en terminant 6ème du rallye de l’Acropole associé à jean-paul Joly. Pour l’East African Safary, il est associé à Guy Verrier dans une épreuve redoutée et redoutable. D’autant plus redoutable que le démarreur les lâche assez rapidement et qu’ils devront passer la dernière journée moteur en route en permanence et ne pas caler. Aux dires de Patrick, l’épreuve est encore plus éprouvante qu’un Liège-Sofia-Liège. Au début Guy Verrier se plaint que Patrick se traîne dans la boue donc il lui laisse le volant. Au bout de quelques kilomètres, en difficulté avec la boue, il se tourne vers Patrick et lui dit – finalement tu ne te trainais pas !-. La fatigue est telle à lutter contre la boue que par moment les deux changeront de place tous les quarts d’heures pour tenir le coup.

Les affaires de la société Klippan vont nécessiter un fort investissement de Patrick qui va mettre entre parenthèse le sport automobile jusqu’en 1968. Il dispute le Rallye de Monte Carlo avec Jean-Paul Joly mais c’est un autre rallye qui fera l’actualité cette année là. L’automobile Club de France (A.C.F.) décide cette année-là d’engager une DS au célèbre marathon Londres-Sydney pour Jean-Louis Lemerle et Olivier Turcat, et complète l’équipage par un spécialiste de la DS en la personne de Patrick. L’aventure se passe bien jusqu’à Bombay qu’ils atteignent en 16ème position. Malheureusement la pompe à huile les lâchera en Australie près de Broken Hill, vieille ville minière de la nouvelle Galles du sud.

Les apparitions de Patrick vont se faire plus épisodiques et majoritairement tournées vers les grands rallyes. En 1969 toujours associé au fidèle Jean-Paul Joly ils disputent le rallye du Maroc. Engagés en groupe 4/5, ils remportent leur groupe et contribuent au succès des Citroën en finissant 5ème d’un classement final comportant 7 voitures. En 1970 il est de l’aventure du Wembley-Mexico sur une DS qu’il partage avec Olivier Turcat et Alain Leprince, membre du service compétition. A trois ils composent un équipage multi-compétences alliant conduite, navigation et mécanique. Grâce aux réglages d’Alain ils réussissent à grimper les cols à 4500 mètres dans les Andes malgré les montées en température du moteur. Patrick a pour habitude d’emporter avec lui un bouchon de radiateur de rechange et bien lui en prend. En effet, lors d’un arrêt pour rajouter de l’eau dans le radiateur, le bouchon est éjecté et tombe dans le talus au milieu d’une végétation dense où le retrouver aurait été un miracle. Ils seront la première DS à l’arrivée en 7ème position au classement général et premier des indépendants dans un rallye ou seuls 16 voitures (sur les 100 engagées) rejoindront l’arrivée.

Un abandon au tour de France en 1972 avec Guy Verrier sur une Alfa Roméo 2000 GT, un autre en 1973 au rallye de côte d’ivoire avec une Renault 16 de location (épreuve qu’aucun équipage n’a terminé) ne seront anecdotiques jusqu’au rallye Londres-Sahara-Munich World Cup Rally 1974. Cette épreuve de 29.000 kilomètres emmène les concurrents de Londres à Munich (via Tamanrasset) où se déroule la Coupe du Monde de Foot. Patrick s’y engage sur sa propre DS préparée maison par et avec François Bichat. L’épreuve commence mal puisqu’en Algérie, un choc dans une saignée créée par un camion provoque une panne électrique totale de la DS. Grâce aux ingénieurs du CEA présent aux mines d’uranium d’Arlit, ils pourront poursuivre leur chemin.

Au milieu du rallye à Tamanrasset, seules 5 voitures arrivent dans les délais. La DS des futurs vainqueurs et 4 Peugeot 504 de l’écurie Aseptogyl. Devant le désastre l’organisation décide de repêcher certains concurrents en précisant qu’ils ne pourraient plus prétendre qu’à la 6ème place. Patrick bénéficiera de cette mesure et repartira direction Munich. Une dernière frayeur viendra troubler leur remontée vers Munich lorsqu’en Autriche le moteur se mettra à tourner sur 3 cylindres. C’est donc la peur au ventre et l’oreille aux aguets que Patrick atteindra finalement Munich en 6ème position ?

En 1976, c’est de nouveau sur sa propre CX que Patrick Vanson s’engage au Rallye Abidjan-Nice (Côte d’Ivoire, Côte d’Azur) en compagnie de François Bichat. La CX fait merveille au début de l’épreuve et flirte avec la tête du classement lorsque les ennuis de biellettes de direction commencent. A trois reprises des ruptures de ces composants de série vont leur faire quitter la route à des vitesses élevées. Repassant près du CEA d’Arlit qui les ont déjà dépanné en 1974, Patrick fait le détour et grâce à des biellettes récupérées sur une vieille DS ils pourront encore une fois repartir. Néanmoins la perte de temps est conséquente et Patrick ne pourra faire mieux que 13ème, se consolant en devançant les deux autres CX engagées dans l’épreuve.

En 1977, Citroën Australia engage 4 CX au rallye Londres-Sydney confiées à des équipages expérimentés pour la plupart. Au milieu un petit jeune qui s’est fait remarquer en rallye, un certain Jean-Paul Luc qui sera associé à Patrick. Entre l’approche à l’ancienne de Patrick et la jeunesse impétueuse de Jean-Paul, cela n’empêchera pas l’équipage de terminer à la 7ème place et de contribuer à la victoire de la Coupe des Constructeurs.

Patrick, installé en Australie commencera sérieusement à se mettre en retrait de l’automobile. Sur l’insistance de Jacques Jeandot, pilote calédonien, il disputera le safari australien en 1985 sur une Visa 1000 Pistes. Les conditions météorologiques extrêmes les contraindront à l’abandon, englués dans une couche de boue de plus de 20 centimètres. En 1993, Patrick disputera un ultime Londres-Sydney sur une 504 avec Bernard Consten et ils finiront 12ème. Après quelques épreuves en Australie, il raccrochera définitivement le casque en 1997.