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Pilote sur Visa


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Thiry Bruno (2)

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Présentation

La Belgique est depuis très longtemps un pays de rallyes et de nombreux pilotes belges se sont mis en évidence au sein des écuries officielles. Lorsque Bruno, dans son petit village de Saint-Vith voit passer les concurrents des 12 heures de l’Est, il ne sait pas encore que le virus qui s’insinue en lui va le conduire tout en haut du Parthénon des pilotes.

Ses débuts auront lieu modestement au volant d’une Simca Rallye 1 lors des boucles de Francorchamps 1981, puis en 1982 où il dispute les 6 heures de Dinant pour remplacer un ami engagé dans l’épreuve par mégarde le jour de son mariage. Comme ce dernier décide d’arrêter les rallyes, Bruno rachète cette Datsun 120A avec laquelle il disputera la saison 1983 dans le championnat provincial, et sera champion dans sa catégorie 1300 cm3.

En 1984, en accord avec le garage Saab dans lequel il peut travailler en dehors de ses horaires de cheminot, Bruno tente l’expérience de la Saab 99 turbo. Malgré une belle 6ème place aux boucles de Verviers, l’aventure Saab n’ira pas très loin car la voiture manque de fiabilité. Certes il existe des pièces d’usine mais leur prix est prohibitif pour le budget de Bruno et l’expérience s’arrêtera début 1985. Il aura l’opportunité cette année-là, de bénéficier du prêt par le concessionnaire local d’une Opel Kadett GTE, avec laquelle il s’octroie la dernière marche du podium au Critérium jean Louis Dumont. Ce sera également l’année du début de sa coopération avec Dany Delvaux comme copilote, coopération qui durera jusqu’en 1990.

En 1986 Bruno souhaite rejoindre la coupe 205 GTi mais celle-ci a déjà démarré depuis un an et il craint d’être un peu en difficulté face aux concurrents ayant de l’expérience. Il opte donc pour le challenge belge Citroën Visa GTI, challenge multidisciplinaire comprenant des rallyes, des courses de côtes et des épreuves sur circuit. Grâce aux talents de commercial de son copilote, il obtient le soutien du concessionnaire Pacific Tilkin à Bassinge (Liège) et termine à la troisième place du challenge.

En 1987 Bruno aimerait monter en groupe A mais il n’existe que peu de pièces homologuées pour la Visa GTi, et il achète à prix raisonnable une 1000 pistes série 200 chez Citroën Sport et se lance dans sa préparation à l’aide de pièces DMC. Mais le moteur de la Visa est délicat et les abandons vont s’enchainer de telle sorte qu’au bout de 7 rallyes, le budget est épuisé et une réunion de crise avec Citroën et ses sponsors s’impose. La conclusion s’impose, il faut acheter un moteur chez DMC. Sitôt dit, sitôt fait et la fin de la saison se termine par une place de 2ème aux boucles de Francorchamps et une 3ème au rallye Visé-Aubel. A la demande du concessionnaire Ford Luxembourg, Bruno fera deux épreuves au volant d’une Ford Sierra RS Cosworth groupe N, avec laquelle il remporte sa catégorie aux boucles de Liège.

Sur les bases d’une voiture enfin fiable Bruno réalise en 1988 une année qui lui permettra de se faire remarquer et au cours de laquelle il remporte son premier classement scratch lors du schottersprint bridel aux Pays-Bas. Avec sa modeste groupe B il rentre systématiquement dans le top 5 du général, monte régulièrement sur le podium et termine la saison à la 6ème place du championnat Belge des rallyes. Il remporte bien évidement le titre national de la classe B10. Du coup en fin d’année, Volkswagen lui propose une pige au rallye du Condroz sur une Golf GTi GrA en remplacement de Bernard Munster. Il remporte sa classe et obtient ainsi son premier contrat professionnel.

En 1989 VW lui propose un programme alternant des épreuves du championnat national au volant d’une Golf GTi GrA, mais également quelques épreuves du championnat du Monde ou d’europe sur une Audi 90 Quattro GrA. Il dispute également quelques épreuves de deuxième division belge avec sa Visa 1000 pistes avec laquelle il gagne les 12 heures de Marche. A la fin de la saison Bruno passe chez Opel qui lui propose une Opel Kadett GSi GrA pour un programme du championnat belge de première division assorti de quelques épreuves du championnat d’Europe en 1990. Il réalise une saison pleine, assortie d’une victoire scratch au Rally Van Looi et d’une place de vice-champion de Belgique des Rallyes derrière Marc Duez et sa Ford Sierra RS Cosworth 4x4.

Fin 90, Bruno doit faire un choix entre Lancia-Fina GrA préparée par le Jolly-Club en Italie, qui lui propose une saison de Championnat de Belgique et Opel qui lui propose trois années de contrat entre championnat de Belgique, d’Europe et quelques épreuves du championnat du Monde. Bruno choisit la durée et la fidélité à Opel mais doit se séparer de son coéquipier qui souhaiite se retirer pour des raisons personnelles. Débute alors une cohabitation de 12 saisons avec Stéphane Prévot. L’Opel est fiable, même si elle est moins puissante que ces concurrentes, et Bruno remporte son premier rallye du championnat d’Europe en Bohême qui lui vaudra de gagner comme premier prix une Skoda Favorit qu’il ne s’attendait pas à devoir ramener chez lui. Il remporte également le Critérium Michel Ledent et termine Vice-champion de Belgique et Vice-champion d’Europe de la catégorie deux roues motrices.

En 1992 chez Opel Belgique, on hésite entre Astra, Calibra et Kadett. Comme La maison mère travaille sur un projet de Calibra 4x4 turbo GrA, ils décident d’opter pour une Calibra en 2 roues motrices pour apprendre la voiture. Un choix qui s’avèrera décevant avec de nombreux abandons sur des problèmes moteurs et les rares bons résultats de la saison, c’est en ressortant la Kadett qu’il les obtiendra comme cette brillante 2ème place au rallye de Côte d’Ivoire (épreuve du championnat du Monde).

En 1993, c’est une Astra qui remplace la Kadett, à la fois en championnat de Belgique et en championnat du Monde. Bruno se montre intraitable en remportant sa classe au Monte Carlo, au Portugal, au 1000 lacs, au San Remo et en Catalogne. Il offre à Opel le titre de champion du Monde des constructeurs en catégorie deux roues motrices. Pour autant, sachant que Bruno avait décroché un contrat avec Ford en WRC, Opel ne renouvellera pas son contrat en fin d’année. Dans le cadre de leur politique d’aide aux jeunes pilotes belges ils considèrent que Bruno est bien lancé et recrutent Freddy Loix pour le remplacer.

En 1994 Bruno dispose d’une Ford Escort RS Cosworth usine dont la maintenance est assurée par le team RAS pour l’ensemble des épreuves du championnat du monde. A l’issue d’une saison régulière il termine 5ème du championnat du Monde devant les pilotes officiels qui étaient François Delecour et Micky Biasion. La cohabitation avec Ford va durer jusqu’en 1998 avec un programme réduit en 1997 avant la reprise du secteur sportif de Ford par Malcolm Wilson. Il réalise quelques piges en 1997 sur des Subaru et remporte cette année-là deux victoires en championnat d’Europe, une sur Subaru (Condroz), une sur Ford (Açores) ce qui lui vaudra de terminer 3ème du championnat d’Europe.

En 1999 il est recruté par Subaru en tant que 3ième pilote avec Juha Kankkunen et Richard Burns. L’équipe va être handicapée en début de saison par des pneumatiques Pirelli peu performants et suite à cela Bruno se verra surtout utilisé comme pilote d’essais pour faire du développement. C’est pour valider les solutions techniques qu’il court et remporte le rallye de Madère comptant pour le championnat d’Europe. A l’invitation de Pavel Janeba il dispute le RAC au volant d’une Skoda Octavia WRC (qu’il termine 4ème) et garde un excellent souvenir de l’ambiance qui régnait au sein du team.

En 2000 les places en championnat du monde sont chères et Citroën par l’intermédiaire d’un certain Guy Fréquelin, recherche un pilote pour le championnat d’Europe. C’est Bruno qui sera retenu pour une saison au volant de ce qu’il appelle un avion de chasse et qui reste un de ces meilleurs souvenirs dans une écurie au top. Même si les deux roues motrices de la Xsara sont un peu justes face à la Toyota officielle 4x4, Bruno s’impose au rallye Albena mais doit se contenter de la seconde place au championnat d’Europe pilote même s’il offre à Citroën le titre constructeur en deux roues motrices.

En 2001, Guy Fréquelin propose à Bruno de travailler au développement de la xsara T4 pendant que Bugalski et Puras sont les pilotes officiels. Skoda lui propose un volant officiel à côté d’Armin Schwartz pour le championnat du Monde. Bien que sous contrat Citroën, Guy Fréquelin lui donne son accord pour courir. Au volant d’une auto un peu encombrante et pas assez agile, les résultats seront décevants. Seule une victoire au rallye du Condroz viendra éclairer cette saison. En 2002, Marc Van Dalen de l’écurie Kronos lui propose une 206 WRC du team belge Bastos. Ce sera le début d’une coopération de trois saisons qui figurent parmi les meilleures de sa carrière dans une superbe ambiance et au volant de voitures toujours au top.

Après une saison 2002 marquée par un super résultat au rallye d’Allemagne WRC (5ème et 1er privé), et une nouvelle victoire au rallye du Condroz et au rallye d’Ypres, Bruno remporte le championnat d’Europe des rallyes en 2003. Il s’impose en France (Antibes), en Turquie (Tofas), en Grèce (ELPA), en Bulgarie (Albena) et en Belgique (Ypres) ce qui lui vaudra de remporter le titre au meilleur nombre de victoires face à son principal concurrent, Miguel Campos et sa peugeot 206 WRC du Peugeot Total Silver team Portugais. Fin 2002 Stéphane Prévost recruté par Subaru avait été remplacé par Jean Marc Fortin qui à son tour, fin 2003, réfléchit à sa reconversion. En 2004 Il fera confiance à un petit jeune motivé et déjà remarqué, un certain Nicolas Gilsoul qui deviendra plus tard le coéquipier de Thierry Neuville en championnat du Monde.

En 2004, toujours avec le team Kronos et Citroën, une nouvelle saison en championnat d’Europe est programmée avec la nouvelle C2 S1600 GrA. Ce sera la dernière saison officielle de Bruno, privé de sponsor après le retrait de Bastos lié aux lois anti-tabac. Il dispose pour commencer d’une Saxo S1600 louée en Italie pour les 1000 miglia puis d’une Saxo PH Sport pour les boucles de Spa. Quelques soucis techniques, malgré une victoire de catégorie à Madère assortie d’une 2ème place au scratch, l’empêcheront de pouvoir se battre jusqu’au bout avec Simon Jean-Joseph et sa Clio usine, et il devra se contenter d’une 2ème place du championnat d’Europe.

Les participations ultérieures seront le fruit de prêts de voiture comme les Mitsubishi mises à sa disposition par son ami Tchine, ou des piges à l’initiative d’Yves Matton. Ainsi en 2008 il affronte Sebastien Ogier au rallye du Condroz avec chacun une C2R2 Max. Une lutte âpre puisqu’à l’issue de la 15ème spéciale, avant l’abandon de Sébastien sur un problème technique, Bruno possédait 0,8 secondes d’avance. En 2009 et 2010 il court ponstuellement sur une C2R2 Max luxembourgeoise de son ami Johny Blom et la perfomance réalisée à l’Eifel rallye (3ème et premier des 2 roues motrices) lui vaudra d’être démonté pour vérifier la conformité de sa voiture.

Entre les participations ponctuelles sur des Citroën luxembourgeoise et des épreuves historiques au volant d’auto aussi diverses que Opel Kadett GTE, Visa 1000 pistes, Datsun Violet, Audi Quattro, Bruno reste au contact de la compétition également par son rôle d’ouvreur pour Thierry Neuville. En 2017, Yves Matton engage trois DS3R5 au rallye du Condroz. Une confiée à un pilote francophone, François Duval, une confiée à un pilote germanophone, Bruno, et une confiée à un pilote flamand, Kevin Demaerschalk. Une fois encore bruno sera le plus rapide en devançant tout au long du parcours ses petits camarades de jeux, ce sera sa dernière participation sur une Citroën.

Pas de retraite à l’horizon pour Bruno, qui poursuit sa tâche d’ouvreur auprès de Thierry Neuville, mais de moins en moins d’épreuves courues. Sa dernière participation au volant d’une Opel Corsa d’usine (appartenant à Thierry Neuville) lors du Ypres Rally Masters 2019 lui a été offerte par Thierry Neuville, Nicolas Gilsoul et son copilote Julien Vial avec lequel il officie en tant qu’ouvreur, en remerciements du travail accompli tout au long de la saison.