Jobard Florence

Présentation

En 2004, Florence n’a que 16 ans mais lorsque sa sœur Linda libère le baquet de droite de la Visa de Raymond Girardin, elle n’hésite pas un seul instant. Elle se retrouve rapidement dans le bain à la ronde du Jura pour une fois bien enneigée et son baptême du feu va être agité. Dans un excès de confiance, Raymond plante la Visa dans un mur de neige, perpendiculairement à la trajectoire. Il sort vérifier les dégâts et laisse Florence dans la voiture, un peu inquiète de voir passer les concurrents et s’attendant à en voir arriver un dans sa portière.

Par chance, tous l’éviterons et l’équipage repart. Si parfois elle se perd un peu dans les notes, l’expérience et la parfaite connaissance du terrain de Raymond lui permet de se recaler et de reprendre ses annonces. Il est vrai qu’en 2004 Raymond a déjà près de 40 ans de carrière sportive. Habitué à former des copilotes, il s’attache à les mettre en confiance et leur apprend le métier avec sérieux pendant les rallyes, tout en restant un professeur bienveillant et taquin en dehors.

Entre 2004 et 2006, Florence et Raymond disputeront une dizaine de rallye ensemble, sur la neige, sur la terre et même sur l’asphalte du pays avallonnais. Autre particularité de Raymond, il avait pour habitude de prêter ses voitures à ses copilotes pour leur mettre le pied à l’étrier, avant de les laisser voler de leurs propres ailes si elles le souhaitaient. Pour Florence le baptême aura lieu au rallye de Bourbonne-les-Bains 2006, au volant de la Visa 1000 pistes et se poursuivra en 2007 et 2008 par 4 épreuves sur terre.

Si Florence aura le bonheur de remporter sa classe au terre de l’auxerrois et au terre de Langres, elle entretiendra une relation houleuse avec le rallye Terre de Vaucluse. En 2007, la spéciale serpente entre les vignes alternant chemins de terre et portions goudronnées que l’on rejoint en franchissant une petite marche. Dans une courbe Florence choisit de ne pas prendre à la corde, la voiture glisse sur la terre soulevée par les concurrents suivants et les deux roues viennent buter sur le revêtement de goudron qui la bloque et la font basculer en tonneaux. Contrariée de ramener chiffonnée la Visa fraichement repeinte, elle sera accueillie par un Raymond rigolard, bien content qu’il n’y ait aucun bobo.

En 2008 Florence sera piégée par une flaque négociée un peu trop vite et se retrouve immobilisée en panne d’allumage. Le temps de sécher la voiture, elle pointe juste, juste dans les 15 minutes autorisées mais les commissaires ne la laisseront pas repartir. Ce sera sa dernière sortie, les études, puis le boulot et le coût prohibitif des rallyes ne lui permettront pas de poursuivre, malgré une envie toujours présente.