Avon Evelyne

Présentation

L’histoire d’Evelyne c’est l’histoire d’une jeune fille timide et réservée, à qui la vie n’a pas fait de cadeau mais que le sport automobile a sûrement aidé à tenir face aux épreuves. Bien qu’elle soit née dans une famille liée à l’automobile, papa est carrossier et maman tient la station service, le sport automobile n’est pas en odeur de sainteté. C’est en passant son permis que Evelyne discute sport automobile avec son moniteur d’Auto-école et qu’une fois le carton rose en poche elle se retrouve avec plaisir engagée immédiatement au sein de l’ASA Roque et Durance.

Elle s’investit à fond dans cette association et participe aux reconnaissances des rallyes qui parfois se terminent tard. Ses retours nocturnes ne plaisent guère à famille mais malgré l’absence de soutien familial, rien ne viendra s’interposer entre elle et sa passion. Il était évident que son tour viendrait et dès 1973 elle débute en gymkhanas et slalom au volant d’ une Autobianchi A112 avant de s’essayer au rôle de copilote auprès des membres d’ASA sur une R12 Gordini.

En 1981 quand Citroën lance l’opération rallye des femmes, Evelyne dépose un dossier. Sa candidature est retenue et le véhicule de la concession de Salon de Provence. Le rallye des femmes voient s’affronter 100 équipages féminins à bord de Visa II Super E entre Paris et Monaco. L’épreuve comporte des épreuves de navigation, des parcours à moyenne imposée, des slaloms, des gymkhanas et des épreuves de consommation. Alors que l’épreuve est prévue du 10 au 15 mai 1982, un grave évènement familial l’obligera à se désister.

Il faudra deux années pour qu’Evelyne remette les pieds dans le sport automobile au volant d’une Opel Kadett GTE prêtée par un ami. Elle dispute le rallye de Manosque avec laquelle elle tombe en panne à peine sortie du parc fermé. Le temps de trouver un fichu fil débranché, de remonter toute la file des concurrents en attente au départ de la spéciale, et la voilà partie sans trop de pénalité. Un retour compliqué mais une reprise de contact dans un rallye national où Evelyne retrouve le plaisir de disputer des spéciales longues, même de nuit, et même si la pluie s’en mêle, ce qui n’est pas pour lui déplaire.

En 1986 Evelyne rachète une épave de Toyota Corolla qui va être complètement reconditionnée. Pendant deux années cette voiture va disputer de nombreuses épreuves dont le rallye de Monte-Carlo 1987 qu’elle termine à la 64ème place. En ne disputant que des épreuves nationales, Evelyne se classe 10ème du classement pilote des rallyes nationaux en région PACA, et termine à deux reprise vice-championne de France. A la fin de l’année 1987, lors de reconnaissances du rallye des Cévennes, Evelyne est victime d’un accident de la route dont les complications l’éloigneront des voitures jusqu’en 1992.

C’est au cours de la saison 1987 qu’Evelyne découvre le pilotage sur terre d’une traction avant après ses expériences au volant de l’Opel Kadett. Cette voiture est la Visa GTi de René Staiano, habitué du championnat de France sur terre, qui lui prête sa voiture pour lui permettre de courir le rallye terre de Castines dans le cadre du trophée Citroën. En échange, si elle rejoint l’arrivée, Evelyne s’engage à lui reverser les primes du trophée. Une épreuve qui ne fut pas de tout repos avec une coéquipière d’expérience (Mireille Pohu) qui découvrait les rallyes sur terre et une multitude de pannes électriques qui vont entraver leur progression. A force d’acharnement l’équipage réussira à terminer l’épreuve et leur ténacité sera saluée par les spectateurs lors de leur retour au parc fermé.

En 1993 enfin le retour avec une Mazda 323 4WD ex Laurent Battut. Après une prise en main sur le circuit de Luc avec les conseils de Robert Vantaggi, Evelyne se lance en championnat de France sur terre. Elle est la seule candidate féminine avec une 4 roues motrices et sa présence en simple amatrice vient bousculer les hiérarchies établies. Elle termine deuxième du championnat de France sur terre derrière une pilote officielle qui a eu chaud aux fesses. Hasard ou coïncidence, les autos à 4 roues motrices seront bannies du championnat de France féminin l’année suivant. Partagée entre écœurement et révolte, Evelyne ne disputera plus jamais une épreuve en tant que pilote.

Evelyne fera quelques apparitions en tant que copilote jusqu’en fin 1999, notamment avec Thierry SATTA sur une Subaru Impreza GT Turbo où les changements de règlements font accroitre les coûts de manière brutale. Elle fera deux exceptions avec des fortunes diverses. En 2011 elle copilote sur une berlinette Hommel RS2 au rallye de Venasque où l’équipage remporte sa classe. En 2012 elle dispute le Drôme-Paul Friedman VHC à bord d’une Porsche 911. Confondant vitesse et précipitation le pilote perd le contrôle du véhicules qui vient taper un platane à 170km/h côte copilote. Evelyne s’en sortira malgré 8 côtes cassées et un traumatisme crânien qui la rendra amnésique pendant plus de 4 mois.

Cet accident marquera la fin définitive de toute participation sportive d’Evelyne mais pas des voitures. Aujourd’hui elle roule à bord d’un gros 4x4 Toyota et profite de chaque instant de conduite lors de sorties et raids 4x4 sur tous les terrains.