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Pilote sur Visa - SM - DS/ID - BX - CX


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Wambergue Philippe (1)

Principaux résultats

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Présentation

Après avoir parlé de Dominique et de Manu il était temps que l’on trouve un moment pour aborder le portrait du troisième frère à la réputation indiscutable, j’ai nommé Philippe. Ses premiers frissons automobiles il les connaîtra en Lorraine où il prépare un diplôme de menuiserie loin de la maison familiale du Galicet. Au volant de sa mobylette, il se rend dans les Vosges voisines pour assister aux passages du rallye de Lorraine, ou assister aux courses de côtes d’Abreschviller ou du grand ballon. Lors de ses congés scolaires, avec ses frères, il s’initie au pilotage sur les terres de l’exploitation familiale au volant d’après tout ce qui peut rouler.

Entre la tradition familiale des Citroën, et l’image des grands frères qui débutent déjà dans le sport automobile, il était peu probable que Philippe échappe au virus de la compétition. C’est à l’occasion de son service militaire en Alsace qu’il fera ses débuts au volant d’uns DS19 affichant déjà 100.000km au compteur. Il dispute la course de côte du ballon d’Alsace où il remporte sa classe devant la Ford Mustang d’un certain Hugues Hazard.

La DS n’est néanmoins plus vraiment la voiture adaptée en ce début des années 70. Heureusement dans la famille on connait bien un certain Bob Neyret auquel on rachète souvent ses voitures et Philippe saisit l’opportunité pour racheter le fameux proto Alu pour disposer d’une Citroën un peu plus performante mais également une Alpine pour suivre l’exemple de Dominique. Le proto DS fera notamment parler de lui au rallye Neige et Glace où sous la neige il fera trembler plus d’un favori avant de renoncer pour un problème mécanique.

En 1973, Philippe revend le proto DS mais rachète une SM du service compétition à Guy Verrier. Cette auto ne fera que peu de sorties. Elle ira notamment au rallye du Bandama en duo avec Maurice Nusbaumer mais renoncera dans la première étape, et à la course de côte du ballon d’Alsace 1975. Philippe y croise un certain Jean Pierre Bugnot, pilote régional qui court sur une SM groupe 1 et se trouve sur ses terres. Avant la course il dit à Philippe « ici c’est chez moi, si tu réussis à me battre avec ta SM je te la rachète ». C’est ainsi que la SM changera de main et poursuivra sa carrière en Alsace jusqu’à la fin des années 70.

De 1974 à 1978, Philippe court sur Ford Escort, Alpine Berlinette et Alpine A310. Il signe des performances qui lui permette de se faire connaitre comme une 4ème place au rallye du Touquet 1975ou une 6ème place au rallye Neige et glace 1976. En 1977 il rachète une Alpine A310 qui vient de disputer la saison d’une nouvelle discipline naissante le rallycross et dont il confie la maintenance et la préparation à Politecnic. Chez Politecnic on se rend rapidement compte que Philippe dispose d’un bon coup de volant et on ne va pas hésiter à lui confier des voitures Pour Philippe ce statut de quasi pilote d’usine va lui permettre de remporter son premier rallye (terre de Mistral 1980) et de disputer toute une saison de rallycross qui lui permet de terminer troisième du championnat de France avec plusieurs victoires à son actif (Lunéville, Beaujolais, Alençon et Limoges).

En 1981 Guy Verrier, qui lance le trophée Visa et restructure le service compétition Citroën, fait appel à Philippe à plusieurs reprises. Il lui confie des autos expérimentales, souvent dans le but de tester des évolutions pour les futures voitures d’usine. De fait il devra faire face à de nombreux abandons mais son sérieux et ses analyses plaisent beaucoup à Guy Verrier. Il réussit néanmoins à obtenir une 3ème place au terre de Biarritz et à remporter le rallye des terres tarnaises. Cette année s’avèrera cruciale pour Philippe puisqu’à son issue, Guy Verrier va lui proposer un poste à temps plein de pilote-essayeur pour la marque, avec l’opportunité de courir quelques épreuves aux côtes des deux pilotes officiels Christian Rio et Maurice Chomat.

Toujours dans un rôle de pilote essayeur, Philippe va souvent devoir renoncer dans les épreuves qu’il dispute (Luronne, Quercy, Terre de Provence, …) en 1982. Politecninc lui proposera une Matra Murena pour le rallye de Monte-Carlo mais la mécanique le trahira une fois de plus. Guy verrier autorise Philippe à disputer des épreuves pour d’autres marques à condition qu’il ne soit pas en concurrence directe avec la marque et cette clause du contrat va lui permettre de saisir de belles opportunités. En 1983 Citroën se teste tout azimut et emmène ses pilotes sur les pistes du championnat du monde des rallyes. Philippe remportera sa classe et une 9ème place au rallye de l’Acropôle mais se verra contraint à l’abandon au Portugal et en Angleterre.

C’est au volant de protos qu’il obtient ses meilleurs résultats en remportant la catégorie expérimentale au rallye des 1000 pistes (Visa M Mathiot), la ronde hivernale de Serre-Chevalier (Visa Strakit) et surtout le trophée Jenan-François Piot ou avec une version très proche de la future Visa 1000 pistes, Philippe devance la cousine survitaminée, la Peugeot 205 turbo 16. 1984 c’est l’année du trophée féminin et les terres du Galicet vont servir d’école de pilotage pour ces demoiselles encadrées par le trio des pilotes d’usine. Guy Verrier fait désormais courir les Visa 1000 pistes et Philippe lui fait faire ses débuts en rallycross notamment. Il obtient également une 18ème place au redoutable safari rallye ainsi qu’une belle victoire très disputée au défi TF1-RMC de Grenoble. En fin d’année il aura l’opportunité de conduire une Mazda RX7 d’usine au rallye d’Angleterre (RAC) jusqu’à ce qu’une roue joue la fille de l’air.

1985 sera une année quasi-blanche pour Philippe, entièrement accaparé par la difficile mise au point de la BX4TC. Il faudra attendre 1986 pour retrouver une activité même si ce sera une idée chaotique. Après un abandon prématuré au rallye de Monte-Carlo, Philippe sera tout prêt de boucler le rallye de Suède avant que le moteur ne rende l’âme à 6 épreuves spéciales de la fin. La saison s’achèvera sur le retrait des voitures au rallye de l’Acropole sur décision de la direction, avant que l’accident d’Henri Toivonen au tour de Corse se traduise par une interdiction pure et simple des voitures du groupe B, tuant dans l’œuf la BX4TC avant même la fin de son développement.

Cet épisode BX va mettre en sommeil les activités sportives de Citroën mais par chance Philippe n’aura qu’à traverser la rue pour retrouver du travail. Peugeot sport va lui proposer de piloter les P4 d’assistance rapide des 205 d’usine dans les rallyes-raid. Le travail sera pour le moins bien fait puisque Philippe obtiendra une très belle 7ème place au rallye des pharaons 1988. En 1989, outre une participation officielle sur une 205T16, Peugeot propose à Philippe une saison de rallycross au volant de la 205 T16., Philippe remporte 11 des 12 épreuves du championnat de France, manquant d’un cheveu le grand chelem à Lunéville. Il décroche évidemment le titre de champion de France.

A partir des 1990, les programmes de Philippe seront plus légers mais aux rallye-raid, Philippe va ajouter une autre corde à son arc, le trophée Andros. Côté automobile, il dispose toujours de la liberté de courir pour toutes les marques donc Philippe va courir pour Mitsubishi en 1991, puis à partir de 1992 pour Toyota. Pour la glace du trophée Andros, ou de temps en temps le rallycross, il partage le volant d’une AX 4x4 DMC-Yacco avec Yves Genies ou Jean-Louis Schlesser avec lequel il remporte la finale 1992 sur le circuit artificiel de Paris-Trappes.

En 1992, il remporte la catégorie T2 pour Toyota au rallye de l’Atlas et au rallye Paris-Le cap, tout en terminant 2ème au volant d’une ZX rallye-raid du rallye de Tunisie. En 1993, Philippe achète une Subaru Legacy avec laquelle il va disputer quelques épreuves du championnat de France au cours de deux saisons ne terminant que le seul rallye terre de Castines à la 5ème place. Philippe se fera encore remarqué en 1994 en amenant le surprenant buggy Bourgoin à moteur diesel à une inattendue 3ème place En 1995 Philippe rejoint le team Nissan-Dessoude pour trois épreuves au volant du Patrol. Sa meilleure performance sera une troisième place à la baja portugaise.

Retour chez Citroën en 1996 avec à la clef une 2ème place au rallye Paris-Dakar et une 3ème place au Master rallye, performance qu’il renouvellera en 1997. Une tentative de créer un rallye de Monte-Carlo est lancée en 1997. Cette épreuve ne connaîtra que quelques éditions et Philipe en remportera les trois premières éditions au volant d’un Toyota Rave 4 électrique. Il réalisera un autre coup d’éclat en 1998 en devenant le premier à remporter avec un moteur diesel une épreuve du championnat du monde des rallyes-raids au volant d’un Toyota Land Cruiser.

Il faudra attendre les années 2010 pour voir Philippe faire son retour au volant d’une Citroën. Après avoir loué une DS21 chez Boutias pour le rallye du Maroc historique 2012, puis développé avec de nombreuses péripéties une auto avec ce dernier, Philippe se lance avec ses fils dans le développement d’une DS proto. La voiture se heurtera à de nombreux problèmes de mise au point et, après deux rallyes du Maroc et quelques épreuves du championnat de France sur terre, la DS n’a plus fait de réapparition. Seules quelques démonstrations avec sa BX4TC d’usine offre à Philippe l’occasion de reprendre ponctuellement le volant.